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08/01/2012

Grandir dans une cuisine

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Grandir dans une cuisine et en garder à jamais l'amour des ustensiles culinaires, et le goût des plats mijotés, et les noms des ingrédients (l'arôme Patrel...). Avoir vu la préparation de la tête de veau, des pâtes fraîches, du boudin et des saucisses lorsque l'on tuait les cochons. Aimer maintenant encore la cuisine du jour, et la transformation des restes en mets succulents. J'ai eu la chance de grandir dans une cuisine...

 

07/01/2012

Archéologie (4)

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1929. Sortie en famille dans la neige fraîche. Si peu de circulation sur la route  que l'on peut s'y promener en ski de bois. Tout le monde a les jambes nues, c'est une petite promenade improvisée, à 300 mètres de la maison. Cette photo m'intéresse parce que jamais je n'aurai imaginé ma mère sur des skis...C'est une scène familiale, intimiste, de celles que mon père aimait photographier. Aujourd'hui, je suis la seule capable de mettre un nom sur ces silhouettes, sauvées de l'oubli par miracle. La caisse de plaques photographiques longtemps abandonnée au grenier, un jour revenue à la lumière.  

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06/01/2012

Aujourd'hui

Tant de regrets accumulés dans le passé qu'ils risquent d'empoisonner le temps présent. Tout ce que l'on n'a pas pu faire, et que l'on ne fera jamais. Il est inutile de revenir sur ce non-accompli, par manque de chance, d'opportunité ou d'énergie. Mieux vaut se consacrer à aujourd'hui. Aux menues activités autour desquelles s'organisent les journées. Certes, des activités sans grandeur. Mais nourricières, au sens propre du terme. Réussir, enfin, une génoise (l'odeur merveilleuse du gâteau en train de cuire). Commencer un gros livre en attente depuis plusieurs semaines (Chappaz, Journal intime d'un pays). Consacrer quelques heures à la confection d'une brassière de bébé. Observer l'eau de la rivière qui monte à nouveau. Ainsi va la journée, paisible, féconde, un peu utile. Et fi des regrets ! Il me reste ceci : je réjouis le palais de mes proches avec mon gâteau. J'habille, un peu, le bébé à venir. Je me plonge dans une merveilleuse lecture dépaysante... Je ne transforme pas le monde. Ce que je fais reste modeste. Je n'ai pas de grandes ambitions. Mais ce que je fais est le reflet de mon caractère. Rester à l'écart, ne pas monopoliser l'attention, et pourtant être dans le "faire", qui me permet d'"être". Je me dis, dans cette aube grise et sale de janvier sans hiver, que l'essentiel est là : dans la conscience d'être moi. Créature non indispensable, mais vivante. Attentive à tout : aux odeurs, aux paroles, aux regards, aux bruits du monde, à la musique des êtres et des choses. À l'infini de la vie.

04/01/2012

La boîte aux lettres

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L'ancienne boîte aux lettres de la Poste est fermée depuis longtemps. Mais, encastrée dans le mur de la maison, elle est restée en place. Le facteur, au moment du relevé des lettres, tournait une petite molette indiquant sur la façade que le relevé du jour avait été effectué. Peu à peu, la vieille boîte aux lettres perd ses couleurs, se dégrade. Un jour, sans doute, il faudra intervenir. Boucher le trou dans la façade de la maison. Avec sa disparition, ce sera un pan de ma jeune vie qui disparaîtra. Le fait que la boîte soit encastrée dans le mur de notre maison créait avec l'activité postale une sorte de lien, une appropriation discrète. La taille de la boîte est à la mesure des habitants de cette époque : peu nombreux, et écrivant peu. D'autant que les PTT d'alors acceptaient des enveloppes de très petit format, très courantes.