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13/01/2012

Entendues, volées, petites phrases

"Nous sommes prisonniers de notre corps, de la naissance au trépas"

"La lecture est un stimulant pour l'imagination. L'oméga 3 de l'imagination" (B.Tavernier)

(à suivre...)

12/01/2012

Re-lectures

Nos admirations avouées sont souvent de seconde main, et pas construites selon une échelle de valeur qui serait vraiment nôtre. Ce serait désagréable de le reconnaître, si toutefois nous prenions le temps d'y réfléchir. Les bons auteurs, les mauvais auteurs, le classement finalement nous est imposé, de l'extérieur. Entendu hier à la radio que les bons livres étaient ceux que l'on peut relire, encore et encore. Si ce critère est valable, ma propre échelle de valeur littéraire devient carrément impubliable. Ne peut pas être dite. Car je relis, à intervalles irréguliers, des livres qui n'ont jamais fait partie du panthéon officiel des gloires littéraires. Je me repais, dans le calme de la nuit, d'histoires agitées quelquefois invraisemblables. Je garde une certaine fidélité à des auteurs publiés dans ma jeunesse, tombés dans l'oubli. Permanence de nos livres dans nos histoires de vie. Car je pense que les livres lus dans une vie en écrivent l'histoire, et qu'aucune lecture n'est anodine. Depuis les Lisez-moi, série bleue ou rouge lus en cachette vers mes 12 ou 14 ans, et qui m'ont fait entrer définitivement dans l'univers de la fiction, j'ai dévoré de tout, le pire et le meilleur, comme on dit. Mais il y a des auteurs qu'il n'est pas de bon ton d'évoquer, sauf dans un de ces accès de sincérité pleurnicharde qui peut nous pousser à raconter ce qui normalement doit rester caché. Aveux qui n'ajoutent rien à notre réputation et que d'ailleurs personne n'a vraiment le désir d'entendre... Ne dites à personne que vous voudriez bien relire Un coeur fier ou L'auberge du chemin vert. Il faut être un François Rivière pour déclarer publiquement une passion pour Delly (vous vous souvenez de Delly ?) et en faire un  livre sérieux. En vieillissant, j'ai diversifié et enrichi mon panthéon personnel qui n'a pas gagné en orthodoxie littéraire. Mais j'ai gagné, moi, en liberté d'admiration et de reconnaissance. Et je hante les bouquinistes et les bibliothèques (en redoutant les ravages des désherbages) pour picorer à mon aise du romanesque et d'anciennes aventures de vie. Toutefois ce constat : des livres disparaissent définitivement des circuits d'échanges, et inutile de de se fatiguer dans des recherches qui n'aboutiront jamais. Encore une histoire de perte. La vie n'est que pertes, invisibles sous l'accumulation. Et nous accumulons, tant et plus, pour masquer les pertes. Le poids grandissant de nos bagages nous cloue au sol, mais nos coeurs douloureux émettent des sons plaintifs que nous sommes seuls, heureusement, à percevoir. Cherchez, cherchez dans vos vieux livres. Vous aurez peut-être la chance d'y trouver consolation, inattendue mais réelle. 

11/01/2012

Petit pois

Le grain de sable gros comme un rocher. Le fétu de paille gros comme un chêne bi-centenaire. Le petit pois sous les 7 matelas... Il y a tous les jours quelque chose qui gêne. Ce n'est pas de notre faute, mais c'est ainsi. La route lisse et droite n'existe pas, autant le savoir. Accepter le sable, la meule de paille et la grosse boîte de petits pois. Bonne journée !

09/01/2012

Le matin... (suite)

5 heure du matin, la meilleure heure pour écrire. Le silence autour de soi, la nuit au dehors, les tensions du corps apaisées. Le jour nouveau n'est encore que promesses. Les souvenirs remontent, légers, ténus. Des mots dans la tête qui s'enfuient facilement, mouvements presque imperceptibles. Les laisser remonter complètement à la surface. Retrouver des sensations anciennes. Des souvenirs d'odeurs, de gestes, tendres ou brutaux. Il y a de tout dans ce pêle-mêle de la tête, bonheurs effacés et amertumes tout ensemble, tout ça presque impalpables. Il faut beaucoup d'attention pour remettre en place ce bazar désordonné. Le bonheur est d'y parvenir, au moins un peu. Ce matin m'est revenu le souvenir d'une grande table de cuisine, haute, en bois, et le rouleau à pâtisserie sur la pâte fine, et le grand couteau pour découper cette pâte en longues et fines lanières farinées, que l'on posait ensuite sur un torchon propre, lui aussi un peu fariné, pour que les pâtes ne collent pas. On devait faire des pâtes fraîches dans l'immédiate après-guerre, parce que l'on avait pu se procurer de la farine, mais pas des pâtes du commerce, à cause des restrictions alimentaires. Plus tard, je crois que l'on n'a plus jamais fait de pâtes fraîches. C'est comme une image : les mains de mon frère soulevant le paquet de lanières farinées, dans un geste un peu magique.