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05/10/2012

Vocabulaire

Embrouille, brouille, embrouillamini, débrouille, broussaille, débroussailleuse, brouillage, brouillade, brouillon, et quoi de plus ?

04/10/2012

Ombres (10)

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02/10/2012

Barrière

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01/10/2012

La vie pas douce

Comment rendre douce une vie qui ne l'était pas naturellement ? Le quotidien était rude, pénible. Travail de force, à l'extérieur, par tous les temps, à une époque où les vêtements n'étaient pas imperméables et étaient longs à sécher. Les hommes se blessaient souvent, surtout aux mains. Ma mère conservait sa pharmacie de première urgence dans le buffet de la cuisine (porte du haut, à droite...) et savait retirer les grosses échardes avec adresse, à l'aide d'une aiguille flambée. Mais les panaris et furoncles guérissaient lentement, malgré les bains d'eau chaude javelisée. Soins sommaires. Mais alors, tout dans la vie était précaire, même si les enfants ne s'en rendaient pas compte. Le transport des grumes, qui fut l'un des métiers de mon père et de mon frère (avec le bûcheronnage), était irrégulier, dépendant de la météo, des coupes de bois et de l'état du camion, qu'il fallait réparer la nuit pour être à pied d'oeuvre le lendemain, sur des chantiers impossibles, perdus dans la montagne, que tout le monde refusait, mais pas eux. L'odeur du cambouis, dans le froid du garage "d'en-haut", les chocs des outils sur le sol cimenté, les voix assourdies dans la fosse, sous le châssis. Et la colère, impuissante, lorsqu'ils ne pouvaient effectuer la réparation, faute de pièces. L'univers des adultes parvient aux enfants de manière lointaine. Ils avaient une vie rude, mais je n'en percevais que des bribes, sans pouvoir relier entre eux ces divers éléments : les vêtements mouillés, les mains douloureuses, l'odeur du cambouis, c'était normal. Ils ne se plaignaient jamais, ni eux qui subissaient les intempéries et les dangers des piles de grumes glissantes, ni ma mère qui attendait leur retour, la soupe chaude prête à être servie, le seul réconfort qu'elle pouvait apporter à ces hommes exténués, si courageux, prêts à repartir à l'aube le lendemain, sans remettre en question leur vie de labeur. Non, la vie n'était pas douce, et rien ne pouvait l'adoucir, sauf cette petite pharmacie qui permettait d'éviter le pire, la soupe chaude et les vêtements secs.

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