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25/11/2012

Nuit noire

Nuit noire encore. Le jour finira bien par se lever, à travers la brume qui s'effiloche entre les arbres. Il y aura des parcelles de ciel bleu, et l'ignorance de ce que sera la journée. On ne peut qu'imaginer. Un peu de soleil serait bienvenu, autant pour les plantes que pour nous-mêmes. Besoin de lumière : nous sommes dans les jours courts et sombres de l'année. Il faut en passer par là avant d'atteindre le printemps.

24/11/2012

Physionomies végétales, par Elie Reclus, ed Héros-limite

Si vous pensez que du pissenlit si banal il n'y a pas grand chose à dire, si vous croyez que l'alliance du chêne et du chèvrefeuille va de soi, si vous passez près d'un pin maritime sans le regarder, ce livre est pour vous, pour vous amener à voir la nature autrement. L'auteur est le frère du grand Élisée Reclus. Le lecteur d'aujourd'hui est toujours étonné et admiratif en découvrant cette langue d'un autre temps, riche, modulée, au service d'une pensée et d'une observation fines et justes. Les plantes étudiées le sont comme des êtres doués de personnalité et de sensibilité, comme des êtres vivants, ce qu'elles sont, mais que l'on oublie trop souvent. Après cette lecture, on regarde plus la nature de la même façon. Son frère Élisée, dans le dernier chapitre du livre, raconte la vie d'Élie, qui s'appelait en fait Jean-Pierre-Michel !, et qui durant toute sa vie ne voulut jamais occuper une place prééminente dans la vie sociale de son temps : "surtout, garde-toi bien de réussir" était sa devise. En compagnie d'Élisée qui raconte ce voyage avec une sorte de sourire dans l'écriture, ils traversent la France à pied : "même les sommeils paisibles interrompus par le vent ou la pluie laissèrent d'agréables souvenirs de jeunesse et de gaité" (p. 185). Que ce soit dans la description des plantes par Élie ou la courte biographie par Élisée, le livre fourmille de notations positives et sa lecture rend heureux. Ces textes éclairent notre connaissance du XIX° siècle, rendent vivants l'univers de ces savants voués à l'étude et à l'écriture, mais aussi engagés dans les luttes sociales et politiques de l'époque. On voudrait retrouver pour soi-même cette détermination dans la recherche, ces vues droites sur les événements, cette qualité d'écriture. Il me reste de cette lecture une vision heureuse d'hommes penchés sur leurs manuscrits, écrivant sans relâche, sans machine à écrire ni traitement de textes... Des hommes qui acceptaient joyeusement les difficultés de la vie, à l'écoute de leurs semblables et de la nature.

à lire aussi : "le pain", du même Élie Reclus, même éditeur 

23/11/2012

L'absence

La vie est aussi affaire d'absence. On s'échine sur ce qu'on a, maison, travail, enfants, cuisine... mais l'absence se niche partout, on ne peut y échapper. La tête peuplée de personnes disparues, d'histoires anciennes brèves ou longues, mais les mains dans la terre d'aujourd'hui. Une affaire insoupçonnable, partagée silencieusement entre tous. Le poids du vécu s'alourdit avec les années, en même temps que s'allège le quotidien, dans la désintégration du passé. De moins en moins à faire, de plus en plus à penser, parce que l'absence, ça fait aussi penser.

22/11/2012

Les pies

Les pies criardes et grincheuses s'agitent dans la prairie. Il paraît qu'elles tuent les écureuils. Ce sont des créatures insolentes, belles, mais à mes yeux détestables. Mais rien à faire. Elles occupent le terrain et font le vide autour d'elles.