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05/11/2012

La maison

Alors que ce matin je vagabondais mentalement en pensant à la maison, me disant qu'il y avait différente manière de vivre dans une maison, je tombe sur cette réflexion de Tomas Espedal (dans "Marcher, ou l'art de mener une vie déréglée et poétique", Actes Sud) : ... le séjour avec son poste de télévision et ses nombreuses lampes, toute cette lumière artificielle, cette chaleur désagréable, toutes ces pièces superflues, ces meubles mortifères, cet intérieur tiède qui nous dit que le travail que nous effectuons ne sert à rien, que l'argent que nous gagnons est mal dépensé, que nos vies sont sans intérêt" (p.56). Voilà donc une nouvelle façon d'aborder la question de la maison. Le lieu où l'on habite, ou qui nous habite ? Quelques pages plus loin , Espedal dit :"je rêve d'écrire un livre sur toutes les adresses que j'ai eues; les rues, les appartements, les villes, les pièces, les maisons, tous ces lieux impossibles que nous appelons foyer" (p.78). Des bribes d'autres lectures me reviennent à l'esprit. Et mes propres réflexions, modestes, en écho à ce que je lis où ai pu lire autrefois. Je pense à  la porte que l'on peut fermer, à la clarté de la lune dans la chambre, aux rideaux protecteurs, aux bibliothèques chargées de livres et d'objets... Je pense que sans maison on ne peut pas vivre, et qu'Espedal se trompe. Enfin, pas tout à fait : il arrive que la maison devienne plus importante que son occupant. La maison mange littéralement son énergie, et les objets et les meubles perdent leur sens d'usage. Mais cela n'arrive pas dans une maison où il y a des livres.

04/11/2012

Entendues, volées, petites phrases

"Créer tant qu'il fera jour" (Schumann)

Je n'ai pas de GPS, je ne sais pas où je vais.

02/11/2012

Il y a longtemps

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01/11/2012

Petite philosophie de Toussaint

Oui, il fait un temps d'automne. Pluie. Vent. Un temps de Toussaint, comme si Toussaint rimait avec mauvais temps. On associe pluie et vent au jour des morts, qui a pris la place de la fête de tous les saints. Un jour dans l'année, tous les cimetières des villes et des villages éclatent de couleurs. Ça ne sert pourtant à rien de fleurir une tombe. Les morts sont bien morts, enfermés dans leurs caveaux ou réduits en cendres. Ce petit commerce de chrysanthèmes, de cyclamens et de bruyères fait vivre les pépiniéristes et les fleuristes, ce qui n'est déjà pas si mal. Pas de récession dans le chrysanthème. Ce qui compte surtout, c'est d'associer au souvenir (pensée intérieure) un geste physique (visible). Une façon de rappeler, de se dire à soi-même et aux autres : voilà d'où je viens. Poser son pot de fleurs sur les dalles froides des cimetières est un geste hautement symbolique. Il ne sert à rien mais il dit tout. Le vécu passé et perdu, les voix oubliées, les jours heureux, les souffrances visibles et souterraines. La pluie de Novembre, pas différente de celle d'Octobre ou de Décembre, devient un temps de Toussaint, jour chargé de sens qui ne ressemble à aucun autre. Satisfaction supplémentaire : les pluies d'automne sont utiles en rechargeant les nappes phréatiques. En résumé : la Toussaint fait vivre les pépiniéristes, les pluies d'automne sont bénéfiques pour la nature, et notre mémoire est vivifiée par la visite des cimetières. La Toussaint est une fête simple, mais féconde. Me revient un souvenir déjà un peu lointain : un de mes cousins emmenait ses neveux faire la tournée des tombes familiales, et racontait, expliquait, qui était qui, ce qu'il faisait, les alliances et les mésententes. Les neveux adoraient ces moments de souvenirs partagés. Mon cousin a son tour est mort. Je vais, quand je peux, fleurir sa tombe. Je ne sais pas si ses neveux, que je ne vois jamais, ont repris ce pèlerinage annuel. J'espère que oui. Mais je ne sais pas.