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17/12/2014

Les souvenirs

Les souvenirs, faute de mieux. On dira, après, il, ou elle, aimait ceci ou cela. La cuisine, le ménage, la littérature médiévale ou le tricot. Il ne restera de lui, d'elle, que ces lambeaux qui trottinent dans les mémoires, au moins celles des plus proches. Mais eux aussi, à leur tour, entreront dans le vague des souvenirs, mal partagés, jusqu'à l'oubli. Etc... Etc... C'est ainsi, cela ne vaut même pas la peine d'en parler. Vieillir, c'est ça : se souvenir des générations précédentes, encore vivantes dans nos mémoires, et s'apercevoir que nos descendants n'ont pas la moindre idée de ce passé, pas si lointain pourtant, et même s'en moquent éperdument. Solitude du vieux contraint au silence.

16/12/2014

La neige

La neige crissait sous les pas. Bruit impossible à oublier. Sortir le soir pour profiter de la lune éclairant un paysage en noir et blanc était un bonheur rarement accordé. La route de Gleyzin, à peine déneigée ou seulement pour le passage d'un véhicule, était une piste de luge idéale. Les vacances de Noël devenaient, grâce à cette piste improvisée, un peu magiques. On montait dans la nuit blanche, vite essoufflés, c'était à qui arriverait le premier au grand virage, point de départ de la descente. Griserie de la vitesse, sans doute très relative, mais suffisante pour créer une impression de puissance. On ne s'en lassait pas, jusqu'à ce que la fatigue nous fasse rentrer, trempés par les chutes, gelés, mais tellement heureux. Plaisirs de peu, de rien, plaisir d'être en vie, de sentir le froid de la neige s'insinuer sous les vêtements vite mouillés, et tant de silence derrière nos rires et nos cris.

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14/12/2014

Dimanche

Dimanche matin froid. Quelle obscurité ! La nuit n'en finit pas. Le confort du lit permet d'attendre la clarté du jour. Hésitations avant de commencer les menues tâches obligatoires ou secondaires dont le déroulement s'organise dans la tête avant même d'avoir levé le petit doigt. Suffit-il de penser aux choses à faire pour qu'elles perdent leur côté pesant ? Ou au contraire y penser les rend-elles plus effrayantes ? Solution temporaire de repli : prendre un livre et oublier tout ce qui frappe si violemment à la porte. Pensées obscures, craintes inavouées, peurs même de ce qui va arriver, un jour, mais quand ? Ne pas le savoir rend tout difficile.

10/12/2014

La reine vertueuse est morte

Fabiola, vous vous souvenez ? Enfin, les plus jeunes ne peuvent pas se souvenir... Fabiola, la reine vertueuse et triste. Pour aller avec son roi tout aussi vertueux et triste. C'est le souvenir que j'ai de ce couple royal, qui ne pouvait pas avoir d'enfant. Aussi Fabiola fit-elle un pèlerinage je ne sais où, à genoux ! mais oui. À l'époque une jeune fille peu charitable et pleine d'humour remarqua que ce n'était pas comme ça qu'on faisait les enfants, et que peut-être il faudrait le lui dire... La vertu de Fabiola était comme une image de marque, véhiculée par la presse déjà à sensation. Elle était comme une icône, intouchable, éternelle. À dire vrai, je la croyais morte depuis longtemps.