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18/12/2014

Humeur

Lire un livre mal traduit est pénible. À quoi reconnaît-on une traduction défectueuse ? À des formes syntaxiques hasardeuses, à des mots manifestement inappropriés, à l'absence de fluidité. Tout est un peu chaotique. Ça agace. La qualité de la lecture s'en ressent. Négligence étonnante des éditeurs, contre laquelle on reste sans recours.

28/11/2014

Citation

"Le silence aide car il arrête le mouvement et donc l'éclaire. Il permet de créer une pause dans le discours, son propre mandala, de trouver son centre de gravité, de frayer une voix vers ce "si rare monde de jubilation" dont parle Michaux.

Marc de Smedt, Éloge du silence, Albin Michel, p. 123

12/11/2014

Citation

"On commence par être désorienté; et puis on finit par trouver ce qu'on ne cherchait pas. Mais ce qu'on ne cherchait pas et qu'on trouve, c'est ce qu'on attendait!".

G. Didi-Huberman, à propos de l'institut Warburg, cité dans un article du Monde du 8 novembre 2014. 360 000 ouvrages en libre accès, issus de la bibliothèque de l'historien d'art Warburg. Ces fonds étaient menacés de dispersion; il semblerait qu'ils soient sauvés, suite à une décision de justice. Mais l'université de Londres, qui a la charge de l'institut, a interjeté l'appel. Affaire à suivre, hélas. Que pèsent aujourd'hui 360 000 ouvrages rares ?

31/10/2014

Être locavore, c'est possible...

Un livre lu au coeur d'une châtaigneraie cévenole, où le silence n'est rompu que par la chute des lourdes bogues de bouscas ou de pélégrines. Ce récit d'une expérience alimentaire est conté par trois voix, mère, époux, fille. À la mère, écrivain et universitaire, le gros du travail : expliquer la décision familiale de ne vivre que sur ses propres ressources jardinières et celles des producteurs locaux, pendant une année. Une expérience de "locavore". À l'époux le soin d'apporter les explications techniques sur nos dérives alimentaires, la faim dans le monde et la destruction de la planète. À la fille les témoignages culinaires (recettes pour tablées très nombreuses) et personnels sur cette année très particulière. La petite dernière de la famille n'a pas écrit, mais elle a mené une expérience volaillère originale. La famille possédait terrain et maison dans les Appalaches, disposait de temps et de connaissances suffisantes pour faire un jardin très productif (mais comment ont-ils fait ???), faire des conserves, élever des animaux et les abattre, transformer la viande... La romancière raconte avec humour ces mois à la fois très fatigants et très heureux. Je suppose que ses lecteurs sont déjà convaincus de la nécessité de changer leurs pratiques alimentaires, écoeurés par les excès de l'agro-alimentaire et la chimie à tout va. Mais ce n'est pas un énième livre sur des locavores rongés par la culpabilité. C'est un livre qui raconte la joie des repas partagés, le plaisir de la saisonnalité, l'éducation du goût, les relations chaleureuses avec les producteurs locaux. Au final, une incitation joyeuse à changer nos habitudes, même de façon très marginale, parce que "notre alimentation détermine notre façon d'exploiter le monde".

Barbara Kingsolver, Un jardin dans les Appalaches, Rivages Poche, 2009