Hier

Hier, j'ai rangé, cuisiné, accueilli les invités. Après leur départ, j'ai fendu quelques bûches, pour être un peu utile. La pluie est arrivée, le temps change. Avec le passage à l'heure d'hiver, on entre tôt dans la nuit. Les enfants attendent Noël, plongés dans les catalogues de jouets très laids. Pelotonnés au chaud sur les canapés, les petites images les font rêver. L'attente est le meilleur de Noël. 

Automne

Trop de douceur dans cet automne gris. Sans couleurs. Le feu allumé, pourtant. Novembre est là. Pas de tournée des tombes cette année. Abandon des morts, seuls, immobiles, froids, à tout jamais. Qui parle aux morts ? Les coeurs aimants, peut-être. Mais le silence pour réponse.

Tromperie permanente

Je vois les choses ainsi : il faut remettre les pendules à l'heure, arrêter de prendre les vessies pour des lanternes, ôter les peaux de saucissons sur les yeux... En d'autres termes, ne plus croire aux mensonges débités à longueur de temps par les gens de pouvoir (médiatique, politique, religieux...). Pendant qu'au ras du sol nous rampons laborieusement, d'autres, les "là-hait", sirotent leur Montbazillac en tartinant leur caviar volé. C'est tout simple. Les hommes ministres portent des costumes sombres à peu près toujours les mêmes, les dames-ministres payent des aides pour être bien habillées, sachant que le public va d'abord s'intéresser à leur silhouette. Ça ne devrait pas compter, mais il n'y a que ça qui compte : les apparences, dont on sait pourtant qu'elles sont trompeuses.

La vie comme elle va

On ne reste pas petit très longtemps. Je les vois grandir, les enfants, si vite. Pas "trop vite", non. Mais à leur vitesse, qui n'est plus la mienne depuis longtemps. Bientôt, ils s'échapperont, n'auront plus besoin que d'eux-mêmes. Disparaîtront derrière un rideau de perles, qui fera encore un peu de bruit en le traversant, les vieilles gens qui ont peuplé leur petite enfance. Les vieilles gens et leur amour intact.