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14/05/2013

Entendues, volées, petites phrases

La mécanique, elle te prévient pas quand elle va tomber en panne

Il faut croiser bien des fantômes pour construire son identité


13/05/2013

Le vieux jardinier

Du nouveau dans ma rue : le vieux jardinier a raccroché. Son jardin est déjà couvert de mauvaises herbes, de ces plantes hautes, vertes et très envahissantes. Je vois ce vieux monsieur qui circule dans sa petite auto couleur sable. À quoi songe-t-il en passant devant la grille désormais fermée ? Tous les humains sont confrontés à ça : vieillir et perdre. Le jardinier a dû renoncer. Il faisait pousser des courges énormes, en grande quantité, 30 courges oranges, ça impressionne. Des tomates, des pommes de terre, des salades. Rien d'autre. Mais ce "rien d'autre" révélait des renoncements antérieurs. L'an dernier, déjà, il n'y avait pas salades, peu de pommes de terre, et il n'avait pas soigné à temps ses tomates malades. J'imagine un jardin magnifique, il y a dix ans, et peu à peu le corps flanche. Ça se passe toujours comme ça. Je le vois aller et venir, visiter ses connaissances de la rue, pour un café, un apéro, un brin de causette. Je me souviens de ce vieux monsieur, à l'arrêt du bus, répondant à un voisin qui lui demandait de ses nouvelles : "je tue le temps avant qu'il me tue". J'en avais eu presque les larmes aux yeux. Comment faire pour ne pas laisser le désarroi envahir une existence devenue inutile. Inutile selon les critères habituels, fondés sur la capacité à agir, en bien ou en mal, peu importe d'ailleurs. Mais le vieux jardinier n'exprime pas de tristesse. Il a simplement dit que sa santé ne lui permettait plus de cultiver son lopin de terre. Sans doute s'était-il préparé depuis longtemps à cette fin d'activité. Il continue à aller voir ses amis, à acheter le pain et le journal, et nous salue d'un sourire. Je ne sais rien de lui, mais il ressemble à un sage.

08/05/2013

Jardin

Le joli mois de mai est celui des efforts et fatigues du jardinier. Le temps presse. Là où le regard se pose, il y a quelque chose à faire. Hier, j'ai repiqué un plant de tanaisie, un seringa, des gauras, des spirées; j'ai retrouvé la pousse minuscule d'un prunier, celles des aubépines, des cotoneasters presque mangés d'herbes folles. J'ai désherbé entre les buis, qui font une poussée presque spectaculaire. Le potager prend doucement forme. Le carré des aromatiques incite à cuisiner parfumé. Un jardin est comme un rêve, qui salit les mains mais purifie l'esprit.

06/05/2013

Fugacité de l'existence

La fugacité de l'existence est angoissante. Les personnalités récemment disparues (Hessel, Pontalis, Bauchau) ont bénéficié (?) de nécrologies détaillées dans la presse. Mais nous, les anonymes, disparaîtrons sans laisser de traces, et nul ne se souviendra de nous. Non que nos vies soient moins valeureuses ou moins riches que celles des célébrités. Pontalis écrivait :"Rien ne m'est plus odieux que d'affirmer qu'il y a des vies ratées et des vies réussies". Mais il y a ceux qui sont dans la lumière et ceux qui sont et resteront dans l'ombre. Se souvenir que l'ombre et la lumière ne changent rien à l'affaire. Un jour, notre vie, comme toute vie, s'arrêtera. Un souffle éteint à ajouter aux milliards d'autres souffles éteints. C'est tout.