Le temps...

Le vent du nord fait trembler les cassissiers. Les fèves piquent du nez, trop secouées. La journée s'annonce belle, mais froide encore. Les pies ravageuses s'activent déjà, chassant de ce qu'elles considèrent comme leur territoire les intrus. Le cycliste de 6h30 passe en sifflotant. Deux mondes s'ignorent.

Jeter

Question : vous souvenez-vous de tout ce que vous possédez ? De tous les objets, images, brimborions et colifichets enfermés dans des boîtes, elles-mêmes rangées au sommet des étagères (où on ne les voit plus). Les cartons jamais ouverts de vieux déménagements, les vieilleries mises au rebut, les livres à donner (mais à qui ?), à jeter, tout cela oublié, et réouvrir les cartons, les boîtes, les chemises cartonnées, c'est prendre dans la figure un coup de vent venu du passé, pas forcément agréable. Se dire que tout ce fatras nous encombre de notre vivant et encombrera encore plus nos héritiers, et jeter, sans état d'âme, puisque de toute façon, on ne savait plus être les heureux (?) propriétaires de ces objets. Toutefois, retrouvant une lettre d'enfant, un vêtement autrefois aimé, un collier cassé... c'est toute une histoire qui se remet en marche, et nous réveille.

Poème (!)

Méli-mélo.

Tohu-bohu.

Vice-versa.

Cahin-caha.

Tête-bêche.

Rase-mottes.

Couci-couça.

Huis-clos.

Tutti-quanti...

Le matin... (suite)

Idées molles le matin, aussi insaisissables que la brume qui s'effiloche sur la rivière. Ni bonnes, ni noires, ni fortes, juste un état de conscience où affleurent souvenirs, projets, soucis, et quelquefois, plus rarement, bonheurs. Un effort pour comprendre, et tout disparaît. Mieux vaut se lever, s'agiter sur les petites routines matinales et remettre à plus tard toute réflexion sur "comment va le monde et moi dans ce monde..." Une sagesse au petit pied, je le reconnais, mais sagesse tout de même. Il faut être précautionneux avec soi-même, la denrée est fragile.