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12/06/2012

La nuit

Même les insomnies peuvent être agréables. On est seul dans la nuit, blotti sur le canapé, on a allumé une seule lampe, qui n'éclaire que le coin dans lequel on a trouvé refuge. Le regard flotte sur les objets, les livres, devine plus qu'il ne voit. Les rideaux tirés protègent de la nuit, quoiqu'il n'y ait rien à craindre de ce noir profond que ne transperce aucune lumière. Dans un moment, de faibles pépiements d'oiseaux annonceront la venue du jour. On a le temps de rêvasser, de se projeter dans la journée à venir, d'élaborer vaguement un plan d'activités, même si l'on sait très bien qu'il y a plus de place pour la vacance et l'oisiveté que pour le travail. D'ailleurs, ce n'est pas un travail que d'avoir à s'occuper d'une maison, d'un enfant, d'un jardin, de lire des livres ou la presse, de noter des pensées fugitives. Ce n'est pas un travail, mais c'est la vie.

11/06/2012

Observation

Les taches de soleil et d'ombre s'affirment, sur l'immense pelouse voisine, au fur et à mesure que se lève le soleil. Un merle sautille à l'exacte limite de l'ombre d'un arbre, passe de la lumière à l'ombre, y disparaît presque et ressurgit dans l'éclat du soleil, quelques mètres plus loin. Des étourneaux indifférents picorent près de lui dans l'herbe, jusqu'à ce qu'un corbeau (ou apparenté...) vienne chasser tout ce petit monde.

10/06/2012

3 fraises

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09/06/2012

Juin au jardin

Je pourrais raconter, en ce mois de juin incertain, les fraisiers (et leurs fraises), les cosses des petits pois, les fèves et leurs pucerons... Sans grand intérêt, finalement. Mais les mains dans la rosée froide, j'arrache, je cueille, je glane, à défaut de vraies récoltes, lesquelles viendront plus tard. Je surveille les envahisseurs, je déplace un plant pas vraiment à sa place, car venu se loger là où l'on ne l'attendait pas. La frêle pousse de noisetier sera utile dans la future haie, dont j'espère qu'elle m'isolera, un jour, des regards des passants. En manipulant et soignant mes pousses et rejets divers, c'est tout une philosophie de l'existence qui s'élabore. Pour laquelle il faut se projeter dans l'avenir, sans cesse. Concevoir un jardin, même modeste, c'est être dans le présent ET dans le futur. On pourrait imaginer le jardinage comme une activité un peu statique : on plante, ça pousse, ça meurt... Bien sûr, on plante. Puis on surveille, arrosages, bestioles. Souvent il faut déplacer la plante. L'hortensia sur la bordure le long de la rue ne se plaisait pas. Depuis qu'on l'a déplacé, dans un coin plus protégé, il prospère. Il y a aussi des surprises : l'armoise disparue après les gelées ressort discrètement au milieu des herbes. La menthe s'est propagée à un endroit inattendu. Il y a une volonté des plantes à vivre leur vie, et le jardinier doit s'adapter, en permanence. Observer et accepter d'être surpris. Ne pas s'entêter. Je pense que je n'aurai jamais d'agapanthe. Et sans doute pas d'angélique non plus. Je dois me contenter de plantes robustes, tout terrain. Pas trop exigeantes, qui acceptent de pousser sans mon aide. Qui n'ont pas besoin de ma main inexpérimentée. J'aime cette indépendance que m'apprend l'observation de la nature. Mon jardin n'est pas bien organisé. Il ne répond pas aux critères des revues et livres de jardinage. Je le laisse un peu vivre sa vie, heureuse de ce qu'il m'offre. C'est déjà beaucoup. Il me récompense de mes efforts. Sans doute lui et moi partageons la même philosophie. Que demander de plus ?