05/07/2012
Les pies
Les pies si belles dans leur costume noir et blanc sont bruyantes, chamailleuses, querelleuses, agressives et chassent les intrus de ce qu'elles considèrent être leur territoire. Elles finiront par rester seules. Contre qui se battront-elles alors ? Elles se battront entre elles, c'est sûr.
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04/07/2012
Archéologie (6)
Je n'oublie pas d'où je viens. C'était des petits commerçants-artisans. Mon arrière grand-père, vers 1880, tenait un café misérable dans un hameau de quelques dizaines d'habitants. Il se disait "cabaretié". Sa clientèle était essentiellement composée de paysans descendant au chef-lieu, et en revenant, qui faisaient halte chez lui pour boire une fillette de vin blanc accompagnée de pain et de fromage. Il vendait quelques produits de la ferme, si peu de choses. Son livre de compte fait état des dettes laissées par des consommateurs aussi pauvres que lui. L'hiver, il tissait le chanvre. Sa fille Rosalie, ma grand-mère, a ouvert un café dans le village de son mari, distant de 5 km. Elle avait 22 ans, déjà mère de 3 enfants. Mon grand-père était voiturier, activité qui ne lui a pas porté chance. Trop de haltes dans les cafés le long de ses parcours quotidiens, et la mort à 42 ans, le foie détruit. Cela se passait 2 ans avant la déclaration de la guerre de 14-18.
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03/07/2012
Un jour...
Un jour, quand ?, la déréliction s'emparera de moi, (de vous ?), parce que ce ne sera plus possible. Quoi, plus possible ? Tout. L'air du temps. Les déceptions. L'industrialisation. Le nucléaire. La disparition des surfaces agricoles. La chimie de l'alimentation et son corollaire, les maladies. Un jour, quand ?, cela ne sera plus possible de vivre comme ça. En attendant, la vie continue, et même... je la trouve bonne. D'une richesse inouïe. Mes yeux se réjouissent du bouquet tout simple sur la table, des nuages noirs de l'orage qui vient, mes sens en alerte observent, goûtent sans cesse ces biens inépuisables offerts à chaque instant du jour.
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02/07/2012
La polinte
Le samedi soir, en hiver, après la semaine d'internat, ma mère préparait la polinte. Il fallait remuer longtemps à la cuillère en bois la pâte jaune, en essayant d'éviter les éclaboussures brûlantes. La polinte se mangeait d'abord chaude, avec du lait froid cru. C'était très bon tant que la polinte restait chaude et le lait froid. Moins bon quand les deux devenaient également tièdes. On terminait l'assiette de polinte avec de la tomme, quelquefois de la gelée de framboises. Mon père n'aimait pas que l'on utilise du lait bouilli, car alors ce mets rustique n'avait plus le même goût. Les nourritures de l'enfance, à jamais présentes, à jamais perdues.
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