08/06/2012
Le petit bureau
Le papier peint du petit bureau était imprimé de motifs de toile de Jouy, bleus me semble-t-il. Je dis petit bureau... mais il n'y avait pas de grand bureau, donc pourquoi petit bureau ? C'était la pièce où il y avait, outre le mobilier habituel, table, chaises, la machine à coudre Singer, qui normalement n'aurait rien eu à faire là, mais il n'y avait pas d'autre endroit possible, et dont seule ma sœur aînée connaissait le fonctionnement capricieux. On disait dans la famille que c'était une machine du lundi, car il était bien connu que le lundi les ouvriers n'avaient pas le cœur à l'ouvrage. Les enfants se tenaient sous la table pour suivre le mouvement du pied de la couturière sur le pédalier. On voyait le tissu défiler à toute vitesse, retombant souplement sur l'arrière de la machine. Le charme du petit bureau provenait de sa taille, petite (intime), des dessins imitant la toile de Jouy sur les murs, où il y avait tant à contempler, et de l'atmosphère tranquille, à l'abri des allées et venues dans la vieille maison, où tant de gens en entraient et sortaient, parlaient fort. Les souliers cloutés raclaient les planchers. Il y avait partout des odeurs fortes, tabac, vin, sueur, cuisine, lessive. Sauf dans le petit bureau, dont on pouvait fermer la porte, où nous pouvions aussi faire nos devoirs, mais personne ne nous surveillait, ni ne nous aidait.
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07/06/2012
Encore de la philosophie de 4'sous
Quels que soient les aléas rencontrés dans la vie, je me dis qu'il faut avoir la volonté (le désir) de rester dans une perspective tonique, positive. Continuer à respirer à son propre rythme. Garder ses forces pour l'essentiel, pour ne pas perdre le goût ineffable du quotidien, fait de sucre et de sel, de lumière et de tendresse.
07:17 Publié dans Chronique sans faits divers | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
06/06/2012
Cri du coeur
Le train n'allait plus très vite, traversant des banlieues avant d'entrer dans la grande gare. De chaque côté des voies, des tags et des graffitti illisibles couvraient tous les murs disponibles. Brusquement, un mot, un seul, est apparu, en lettres immenses, très lisibles, sur un petit bâtiment, à usage indéterminé pour le profane, perdu au milieu des voies. "POUFIASSE". Cet écrit anonyme, à qui destiné ? ou plutôt, contre qui ? Insulte ou constat, l'auteur n'a pas développé davantage son essai littéraire. Le mot à lui seul suffisait. Poésie minimaliste solitaire au milieu des voies ferrées ? Surtout une haine solide à l'égard de la gent féminine, dans sa totalité, même si le mot était au singulier..
09:02 Publié dans Chronique sans faits divers | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
05/06/2012
Après la pluie
06:39 Publié dans Photographies | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer