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12/02/2012

Le sel de la vie

Un des chemins qui mène à un livre peut être celui-ci : allumer la radio tôt le matin, à un horaire auquel j'écoute rarement la radio, entendre une voix qui parle, pour de vrai. Prendre des notes pendant le court moment de l'entretien radiophonique, et les relisant quelques jours plus tard, se mettre en quête du livre dont il fût question, et de la voix. Le sel de la vie, de Françoise Héritier (O.Jacob). Le sel de la vie, ce sont "tous les petits riens tellement nécessaires, des perceptions, des émotions fluides... qui trament nos vies. Il ne s'agit pas seulement du cerveau, de l'intellect. Nous sommes un terreau de sensations". Et, p.82, "Nous avons une provende de souvenirs propres qui ne demandent qu'à ressurgir pour vous tenir compagnie et vous soutenir dans tous vos actes à venir". "Ce sont les jalons goûteux de notre vie... cela ne pourra jamais nous être enlevé". En commençant la lecture de ce livre, j'ai douté, un instant. Faire la liste des moments heureux peut-il nous aider à découvrir ce qui fait le sel de la vie ? Mais j'aurais dû être plus attentive à la "présentation" de l'ouvrage : "il y a une forme de légèreté et de grâce dans le simple fait d'exister, au-delà des occupations, au-delà des sentiments forts, au-delà des engagements politiques et de tous ordres, et c'est uniquement de cela que j'ai voulu rendre compte. De ce petit plus qui nous est donné à tous : le sel de la vie" (p.11). Ce compte-rendu est celui d'une exploration beaucoup plus profonde qu'elle n'en a l'air. On sort de cette lecture rasséréné, raffermi. "Nous sommes un tissu de capteurs qui enregistrent des empreintes tenaces lesquelles nous servent de tuteurs pour nous diriger" (p.86). Certaines évocations font tilt dans ma mémoire. Des choses que je croyais avoir oublié sont là, et c'est un bonheur que de pouvoir, à mon tour, retrouver, un peu, le sel de ma vie.

11/02/2012

Nature (pas tout à fait) morte

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10/02/2012

Froid

Ces froids intenses, inhabituels, nous procurent des sensations nouvelles. Les sensations physiques n'ont rien d'inattendues. Il faut se couvrir, béret, bonnet, écharpe, manteau, doudoune, enfin tout ce que l'on a en réserve dans nos placards. Ces autres sensations, difficiles à cerner, encore plus difficile à exprimer, comment dire... On se sent différent, avec le sentiment de vivre un moment très particulier, un moment dont on se souviendra. On pourra dire, plus tard, "c'était l'année où il a fait si froid", "l'année où la rivière charriait des glaçons", "l'année où les canalisations ont éclaté". Et pour vivre cette année-ci, où nous grelottons, surveillant le niveau du fioul dans la cuve, le tas de bois dans le jardin ou le compteur d'électricité, il nous faut puiser profondément en nous-mêmes les ressources nécessaires pour surmonter ce moment plutôt rare. Ordinairement, nous bénéficions de températures plus clémentes. Nous avions oublié l'onglée, les gerçures, les engelures peut-être. Les gants sont trop fins, le manteau laisser entrer l'air glacial. Sortie hier matin avant que le soleil ne se montre, je ressens tout ce qui m'entoure de manière nouvelle. Les bruits assourdis par la neige. Le léger déséquilibre de ma marche sur le sol verglacé. Les chants d'oiseaux ressemblent plus à des plaintes qu'à des chants (mais je crois que j'interprète...). La sensation douloureuse de l'onglée, que les gants ne soulagent pas. Tout un monde de sensations me parvient avec acuité. Je constate que les arbres sont encore couverts de neige, malgré le vent (ils attendent encore la neige, disait-on dans mon enfance). J'observe le pas un peu chancelant du vieux jardinier (mais pourquoi sort-il, de ce temps de démon ?). Peut-être pour les mêmes raisons que moi : pour éprouver toutes ces sensations rares que procure le froid intense. L'air qui pique le nez, la douce chaleur produite par le corps en marche. Le sentiment aussi d'être quasiment seule sur la route. Si peu de monde dehors. On dirait que ce froid de loup ne va jamais cesser. On a oublié que dans quelques semaines doit arriver le printemps. Est-ce possible ?

09/02/2012

Le rouge-gorge

Le rouge-gorge s'est engouffré dans l'espace entre le volet entrouvert et la fenêtre fermée. Petite chose emplumée affolée. Deux légers duvets gris sur le rebord de la fenêtre après son envol.