20/02/2012
Les morts
Pense-t-on assez à "la présence des absents" ? Je fais se rejoindre ces quelques mots volés à Catherine Lépront et ceux de Françoise Héritier "il me semble que si je parle des morts, ils ne seront pas tout à fait morts". Voilà de quoi nourrir des jours et des jours de réflexion, voire de méditation. Morts, les miens, les 3/4 de ma famille, ils le sont. Ces disparitions, absences et silences ? Non, car les morts restent présents dans ma mémoire, et ne disparaîtront vraiment qu'avec moi. Mes morts et moi sommes liés, indéfectiblement, mais il m'a fallu longtemps pour comprendre la qualité de ce lien, dont la douceur (et la force) atténue le chagrin de la perte. Savoir apaisant.
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18/02/2012
Encore une histoire de mémoire...
Quelques mots piochés par-ci par-là m'ouvrent des avenues d'imaginaire. Sans scrupules je m'en empare. Je les vole. Pour autant, je n'en fais rien. Je n'en fais rien directement. Ils me servent de Sésame ouvre toi !. Je lis dans Lépront (les lèvres qui remuent) "Écoute écoute les murmures de la mémoire" (p.28). Je trouve cette phrase très belle, elle me donne un conseil qui serait comme chuchoté, car parler trop fort étoufferait la mémoire qui n'est que murmurante. Je fais mienne cette injonction d'écoute des murmures enfouis dans les méandres du cerveau. Méandres, replis, culs de sacs, sentiers perdus, traces effacées, petite madeleine et thé (ou tilleul ?), odeurs suaves ou détestables, ma mémoire fantasque dit une chose un jour, autre chose le lendemain, et encore autre chose le surlendemain etc... Je fais attention aux mots rencontrés qui provoquent un "carambolage des choses à écrire" (toujours Lépront, p.35). Mais quelquefois ça carambole trop, je m'y perds, je mêle les vrais souvenirs, les souvenirs induits, les savoirs approximatifs issus de racontars et de ce méli-mélo ne surnagent que quelques bribes, un peu encrassées. Je les nettoie, les fourbis, les astique tant et plus. Et me voici enfin en possession d'une pépite dont je reconnais qu'elle vraiment minuscule, et sans grand intérêt, sauf pour moi, parce que ma pépite est un peu aimantée et me sert de boussole, me montrant la voie de nouveaux cheminements dans ma mémoire toujours murmurante. Comme dit Nicole Roland, que je n'ai pas lue, mais entendue dans le poste, "la mémoire étoffe la vie". Sans fin les murmures de la mémoire et sans fin les cheminements.
Sans doute dans quelques jours je reparlerai ici de ces "lèvres qui remuent" de C.Lépront
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15/02/2012
Chez moi
Un univers popote, où tous les petits gestes du quotidien impriment leur marque. La tasse à café sur le plateau de plastique orange. la console qui reçoit les revues. Les chaussures abandonnées près du fauteuil. Le tabouret noir près du poêle. L'ordinateur, pas loin. La radio, censée me relier au monde. Dans mon univers, aussi, des livres, en piles (on dit toujours en piles instables....). La vie dans la maison s'est organisée sans projet très précis, la place des objets imposée par l'usage, la pratique. Tout ça n'est pas forcément logique. Le dictionnaire, utile pour les mots croisés, posé en permanence sur la table de la cuisine, à côté de la loupe et du pot de miel. Chaque habitude de vie impose sa marque dans mon environnement modeste. La place de la vaisselle, du pot de farine, de la boîte à thé. Mes mains savent où sont les choses. Enfin, en principe. Car où donc est passé l'économe oscillant ? Et la manique dont j'ai tant besoin pour sortir un plat du four ? Tout le monde le sait, les objets, quelquefois, se dérobent, escamotés par des lutins farceurs à l'identité incertaine. Le quotidien se vit dans ce mariage des certitudes (le pot de farine à portée de main), et des choses bizarres voire déstabilisantes (où sont passés les sachets de levure ?). Ces menues préoccupations prennent une place importante dans nos vies. Finalement, on se fatigue, on n'a plus le courage d'explorer les derniers cartons du dernier déménagement, à la recherche du livre ou du tableau disparu, ou d'entreprendre le grand rangement jugé pourtant nécessaire depuis longtemps. Au fil des jours, nos mains continuent à distribuer au petit bonheur la chance objets utiles ou inutiles, et tant pis si un désordre apparent s'intalle. Les mains savent, c'est l'essentiel.
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14/02/2012
Neige
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