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30/11/2013

Citations

Ne pas hésiter entre pensée et action, entre occasion et concrétisation. (p.175)

En se concentrant sur un objet donné, telle une fleur, on peut oblitérer le fatras qui encombre l'esprit. Quand on cesse de penser à quelque chose de particulier, on ne pense plus du tout consciemment. Cet état d'activité mentale favorise les révélations et nourrit la compréhension. Il ouvre la conscience à des idées neuves, à des démarches et des intuitions nouvelles, issues du vaste univers de l'éveil plutôt que du cercle étroit du moi - celui dans lequel les pensées sont d'ordinaire enfermées. (p.188)

C'est merveilleux la façon dont les idées viennent quand vous vous mettez simplement en état de les recevoir. (p.189)

Furutani, Menaces sur le Shogun, 10/18

29/11/2013

Territoire

"Notre territoire". Impossible à définir, fluctuant selon les époques, selon les gens rencontrés, selon les activités. Frontières floues, témoins insaisissables. Pourtant sacrément réel, le territoire. Là où on se sent un peu chez soi, même sans titre de propriété. Créé par l'habitude, l'accumulation, la répétition. En dire plus ? Impossible. Mais souvenez-vous : "là où sont les pieds, là est la tête".

27/11/2013

Écrire

Les mots ne viennent pas, ou viennent mal, englués dans le fatras des pensées molles. Un jour, demain peut-être, je ne sais pas, la pointe du stylo sur le papier à petits carreaux n'aura plus aucune raison d'être, parce que les mots surgiront (ou pas...) d'une autre manière. Il faut s'y faire : l'écriture cursive va disparaître, parce que plus d'aucune utilité. Incroyable. Je doute fort que ces merveilleuses petites machines qui font tout à votre place, jusqu'à vous proposer le mot soit-disant juste, puissent me procurer la même jouissance que celle que me procurait mon stylo à plume carénée (on ne dit plus plume capotée, comme autrefois) lorsque j'écrivais frénétiquement le soir dans la salle d'étude de l'internat, dans un très gros cahier recouvert de papier jaune. Je ne sais pas si j'aimais écrire pour les mots, et ce qu'ils exprimaient, ou pour le tracé sinueux qui surgissait sur le papier, tracé que je trouvais très élégant, même si mon idée de l'élégance était approximative. J'aurais pu recopier le dictionnaire dans le même état de bonheur. Il y avait, pendant quelques heures, un accord parfait entre ma main, ma tête, et le papier, que j'aimais surtout quand il était un peu jauni. J'oubliais le bruissement de l'étude, la présence lointaine de la surveillante (qui n'avait à peu près rien à surveiller, nous étions des élèves peu turbulentes), entièrement absorbée dans cette relation très particulière, forte, de la main, du stylo, du papier et des mots. Écrire, même des âneries, était une activité quasiment sublime. Cela n'a pas changé : je commence chaque journée, ou je la termine, les doigts serrés sur le stylo, l'index légèrement taché d'encre (toujours noire, l'encre), la tête en alerte, et tant pis pour les âneries inévitables. Je n'en rougis même pas.

25/11/2013

Tante Marthe

L'oncle Ferdinand était impotent. Sa douce et frêle épouse lui était entièrement dévouée. D'où tirait-elle la force de s'occuper de la masse imposante de ce corps qui ne bougeait plus guère ? L'époque ne connaissait pas les aides à domicile. Marthe faisait seule ce qu'il y avait à faire, sans une plainte. Vie de dévouement, parce que ça ne pouvait pas être autrement. Marthe a soigné Ferdinand jusqu'au bout, à sa mort a quitté la petite maison près du lac, a suivi sa fille unique de ville en ville. Je ne sais ni quand elle est morte, ni où elle a été enterrée. Vie silencieuse, mort silencieuse. Chère tante Marthe.

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