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18/11/2013

Habiter

Il parait que pour être bien dans un lieu, il faut y avoir des souvenirs. Au bout de combien de temps parvient-on à investir suffisamment un lieu pour que les souvenirs s'inscrivent dans le paysage ? Faut-il y vivre des événements particuliers, ou exceptionnels, ou bien la succession des saisons, le cours lent du quotidien suffisent-ils à former cette couche moelleuse où l'on se rassure et se repose ?

16/11/2013

Les seringues et la vie

Il me semble avoir toujours vu dans mon enfance la casserole où mijotaient les seringues, stérilisation de fortune, sur la grande cuisinière qui ne refroidissait jamais. La maladie rodait, attaquait par surprise, s'installait. Ma mère-courage soignait comme elle pouvait, sans doute consciente de son impuissance, et meurtrie de se sentir impuissante, mais ne renonçait jamais, jour et nuit à l'oeuvre. Nous, les plus jeunes, regardions en silence, sans rien comprendre. Au point de ne plus vouloir entendre, réfugiés dans des activités minuscules, secrètes, légères. Ce que nous faisions ne devait pas peser sur les adultes, si préoccupés, si inquiets. L'enfance est terriblement sérieuse.

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15/11/2013

L'histoire sainte expliquée à mon fils...

Dans la rue, près d'une école privée très bon chic bon genre, une mère parle à son fils : "On vénère la sainte vierge, on adore le bon dieu". Le fils pose une question que je ne comprends pas. La mère poursuit : "la sainte vierge est un intermédiaire entre nous et le bon dieu. Elle intercède auprès de lui. C'est pourquoi nous devons la prier". Etc... Me revient en mémoire une voix un peu sèche disant à peu près la même chose lorsqu'un de nous avait déclaré "j'adore les oeufs à la coque", "On n'adore que dieu !". Certaines éducations ne changent pas.

14/11/2013

Il faut tout écrire

"Il faut tout écrire", dit Erri De Luca. Le dicible, et tenter l'indicible. La main hésite sur la page, ou effleure le clavier, indécise. Errements de la pensée, vague sensation de se trouver devant un mur impossible à franchir. Réessayer à nouveau. Pour devenir écrivain, commencez à écrire la journée d'hier, disait Tchéchov, ou Tolstoï, je ne sais plus. Et je me souviens avoir lu un livre pour enfant construit sur cette même idée : un enfant écrit à un grand écrivain pour lui demander "comment devient-on écrivain ?". Le grand écrivain lui répond, et de lettre en lettre, l'affaire est dite : l'enfant a compris que pour devenir écrivain il fallait écrire, tout simplement. Je me souviens aussi de Nicolas Bouvier, parti en voyage à 16 ans, avec cette seule recommandation de son père : écris nous ce que tu vois, ce que tu fais. Et Bouvier disait que c'était ainsi que l'écriture s'était installée, définitivement, malgré son jeune âge, dans sa vie. Je reviens à mon point de départ : "il faut tout écrire". Mystérieusement, cela devient une force.