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22/05/2012

Renoncement...

Faut-il renoncer ? Doit-on, un jour, mettre les pouces, poser son sac, déclarer forfait ? Tant de raisons nous poussent à abandonner ! Que cet abandon concerne des choses de peu d'importance ou celles, majeures, qui occupent nos jours et nos nuits. Tant de fatigues ! On se pose des questions sur l'utilité même de ce que l'on vit. Mauvaises questions, certes, puisque sans réponses acceptables. En vie, pour un temps encore, temps dont personne ne connaît la longueur à venir. Quelle impuissance. Supputations : il nous reste un an, dix ans, vingt ans, temps variable selon l'âge, la santé, la vie agitée ou calme. Est-ce la brume envahissante qui ce matin a fait chavirer mon paysage habituel dans le flou qui me donne des idées grincheuses ? Ou tout simplement ce rappel, lu dans la presse de la semaine, en me préparant à la journée à venir, qu'il faut "enchaîner les journées comme on met un pied devant l'autre" (S. O'Nan). S'obstiner encore et encore. Le bénéfice, si bénéfice il peut y avoir, et incertain. Qui pourrait être ce bonheur à contempler pendant 10 bonnes minutes, l'activité du pivert qui pioche l'herbe de son bec solide les vers dont il a besoin pour vivre... ou de constater que les fèves ont poussé de 10 cm en 3 jours... ou d'entendre la voix appliquée de l'enfant déchiffrant sa lecture... légers scintillements qui recouvrent le fatras du quotidien et nourrissent l'imagination. Une chatte grise, craintive, traverse le jardin avec élégance. Mon esprit enregistre son mouvement, sa grâce, bref instant de perfection. Plus question, au moins pour l'instant, d'abandonner quoi que ce soit. Me voilà rendue à moi-même, rétablie dans ma relation au monde sensible. Variations infimes de l'humeur, qu'une brise fait changer, variations ingouvernables, imprévisibles. Je ne poserai pas encore mon sac aujourd'hui.

21/05/2012

Nuages

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20/05/2012

Citation

"Le mal n'est jamais spectaculaire et toujours humain. Il dort dans nos lits et mange à nos tables."

Auden, cité par Louise Penny dans Nature morte" (p.32)

17/05/2012

Coupe-papier

L'usage du coupe-papier s'est perdu, depuis que les livres sortent de chez l'imprimeur massicotés, prêts à être lus. Lorsqu'un membre de la famille se révélait être un lecteur (de livres), on lui offrait volontiers un coupe-papier en forme de sabre ou d'épée, quelquefois orné d'un écusson régional s'il avait été acheté dans une boutique de souvenirs. Ceux que je possède encore s'oxydent au fond d'un tiroir et mes petits-enfants ne sauront même pas quel usage nous pouvions faire, autrefois, de ces petits objets, quelquefois précieux ou le plus souvent de pacotille. J'aimais beaucoup pouvoir lire un livre aux pages non massicotés, la progression de ma lecture freinée par l'obligation d'avoir à couper les pages 4 par 4. Je découvrais un texte dont j'étais la première lectrice. Le plus souvent, on se servait d'un couteau de table ou d'un canif, le coupe-papier en forme d'épée étant introuvable au moment où l'on en avait besoin. Petit rituel un peu exceptionnel malgré tout, car on ne disposait pas souvent de livres non massicotés, neufs, petit rituel maintenant oublié, disparu à jamais. À l'heure du numérique, se souvenir des coupe-papier, objets désuets qui ne sont même plus utilisés pour ouvrir le courrier, car à part les factures, on ne reçoit plus de courrier, et les enveloppes des factures, on les ouvre à la diable, sans le souci de les préserver des déchirures.

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