12/05/2012
Rustines
La vie est imprévisible, c'est ce qui fait son charme mais aussi sa difficulté. Entre petites blessures du quotidien et désillusions fréquentes, les raisons d'aimer la vie semblent s'étioler, comme une plante qui meurt de soif. On cherche désespérément à colmater les brèches, on pose des rustines, parce que ça fuit de partout, tout le temps. Rien n'est jamais acquis définitivement, car tout est fragile, instable. Le sol tremble sous nos pieds. Il nous faut donc travailler à ça, réparer les brèches, consolider les murs, recoudre les déchirures. Tant bien que mal, rebâtir l'édifice que l'on croyait indestructible, dans notre naïveté, reste de l'enfance où l'on se croyait protégé. L'enfance est loin, plus de croyance, plus de protection. Il nous faut faire travailler la raison plus que les sentiments, pour éviter les déflagrations. Chaque jour réajuster notre vision des choses, redresser notre échelle de valeur qui a tendance à pencher du mauvais côté, du côté qui fait mal. L'entreprise est quotidienne, indispensable, fatigante, mais notre paix intérieure en dépend.
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11/05/2012
Le passé
"Quand je n'y penserai plus, ce sera passé. Ne serait-ce pas la définition du passé ? Le passé, est-ce ce qui revient, ce dont on se souvient, ou ce qui (enfin ?) ne revient plus".
Worms, Revivre, Flammarion, p. 49
Voilà de quoi méditer, quand les années écoulées font que ce qui est passé devient plus important (en durée) que ce qui est à venir. C'est un constat, qui n'a rien de tragique. C'est, voilà tout. Si du passé on ne se souvient plus, ou si on accepte de ne plus s'en souvenir, on a enfin la tête libre pour penser à aujourd'hui et à demain, penser à après-demain représenterait presque une aventure !... Je me contente d'aujourd'hui et demain. J'organise mentalement cet aujourd'hui qui sera suivi d'un demain possible, je fais des listes des choses à faire, dans le souvenir d'un hier qui n'est pas encore rangé au rayon du passé, puisque encore présent dans ma mémoire. Ainsi se tisse le doux tissu des jours, qui m'enveloppant me protège des agressions de l'ennui et de la morosité. Ainsi mis à l'écart les regrets et souvenirs amers que l'on traîne tous dans nos sacs de vie, me voici disponible pour travailler au jour qui vient. On dit du jour qui vient qu'il est plein de promesses. Mais que ces promesses deviennent réalités ne dépend (presque) que de moi, de ma fermeté à l'ouvrage, de mon énergie. De mes forces. Et si celles-ci viennent à me manquer, je trouverai le biais, le contournement qui me permettra tout de même d'atteindre le but du jour, satisfaite de ce que mes mains et ma tête ont porté, façonné, imaginé, qui ne représente que le dixième de ce que j'aurais voulu faire, mais qui, néanmoins, est là, minuscules pépites que ce jour m'a offertes.
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10/05/2012
Entendues, volées, petites phrases
On dit des choses mais pas grand-chose
Toutes les mères aiment nourrir
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09/05/2012
Matin
Une journée de beau temps s'annonce. Une brume légère enveloppe les grands arbres des alentours, nourrie de toute la pluie des derniers jours. Le soleil va bientôt percer ce nuage transparent. Envie de chaleur, de lumière.
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