19/08/2011
Les verres à absinthe
Les grands verres à absinthe font partie de l'histoire familiale oubliée : mes grands parents ont tenu un café, à la fin du 19° siècle, dans un petit village, et il ne reste de cette époque que quelques verres, abandonnés au grenier, une vieille table en bois, et le registre où ma grand-mère notait les dettes des habitués. Je suppose que ceux-ci payaient lorsqu'ils avaient des rentrées d'argent. L'habitude était de faire confiance aux consommateurs. Pourtant, est-ce à cause des impayés ou de l'incurie de mon grand-père, le café a été déclaré en faillite, et c'est le père de ma grand-mère qui a renfloué l'affaire. Il l'a fait par amour pour sa fille, et on disait alors que sa dot avait été payée deux fois. Dans ce minuscule village, il y avait 5 cafés, tout le monde se connaissait, et on ne parlait entre soi à peu près que patois (mais on écrivait en français).
J'ai retrouvé les verres ayant survécu aux tourmentes de la maison, et les ai remis en service (mais plus d'absinthe !). Ils ont l'inconvénient d'avoir une contenance trop importante, et donc de pousser à la consommation. Je les utilise de ce fait assez peu, mais je pense à chaque fois à ma grand-mère Rosalie, morte de la grippe espagnole en 1918 sans avoir revu son fils revenu de la guerre. Et lui est arrivé à la maison, sans savoir que sa mère venait de mourir, juste à temps cependant pour l'enterrement.
08:19 Publié dans Je range mon grenier | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
14/07/2011
Petit Larousse
Un très vieux Petit Larousse, manipulé sans précautions par les enfants de la famille. Un peu dépenaillé, et pourtant conservé par les générations successives. Je pense que c'est plus par négligence que par intérêt réel. Quelques décennies plus tard, cette négligence me fait plaisir. Ces objets anodins permettent que le passé ne s'éteigne pas et nourrissent la mémoire.
11:10 Publié dans Je range mon grenier | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer