Cicatrices

Les vieilles cicatrices marquent les genoux, les mains, et aussi ce qui ne se voit pas. Depuis les chutes de l'enfance et le mercurochrome qui décorait nos égratignures, l'âme et le corps n'ont cessé de porter les traces de nos misères, petites et grandes. Sauf que le mercurochrome, pourtant d'une ravissante couleur, ne suffit plus à nous guérir, même approximativement. L'âme et le corps vont ensemble, boiteux et meurtris, mais lequel des deux soutient l'autre ? 

Harmonie

On peut être en guerre contre tout. Ou bien tenter de se réconcilier avec le monde, malgré tout. Il faut seulement trouver le chemin qui conduit à ce qui pourrait le plus ressembler à l'harmonie : l'état où enfin on se sent en accord avec les autres et le monde.  État fugace, fragile, mais que l'on ne cesse de rechercher une fois entrevu. C'est comme le soleil après la pluie : une lumière et une énergie nouvelle, qui nous portent, longtemps espère-t-on.

Entendues, volées, petites phrases

Retirée, la vie est plus près d'autre chose

Le loin amène le près, le petit peut engendrer le grand... etc...

Dessin

Le crayon dans la main, en mouvements légers, apprivoise le papier, modèle le trait sur le grain du papier. Qui, du crayon, de la main, de la tête, sait ce qu'il y a à faire ? Gestes vifs, trop, quelquefois la mine casse. Ou accroche un léger défaut du papier. Cela fait un minuscule pâté, à peine gênant. Le dessin monte lentement, quelquefois ne prend pas. L'attention a fait défaut, un court instant, oh ! pas longtemps, mais c'est déjà trop. Le dessin n'aime pas le relâchement. Il faut tenir dans la durée, et savoir s'arrêter à temps. Poser le carnet, reculer, et regarder. Quelquefois regarder longtemps. Ne rien faire est encore du travail. Le plus essentiel, peut-être.