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17/10/2012

Petite philosophie de rien...

De ce quotidien qui file si vite (les mains vides...) que faut-il retenir ? Le prix du kilo de pommes, la puissance de sa voiture, la naissance du petit dernier, la disparition des ampoules à incandescence... Je ne sais plus depuis quand on n'achète plus de ficelle à la boulangerie, délice des petits déjeuners d'autrefois. On s'habitue à tout. Les presque imperceptibles défaillances de la routine ne marquent pas les mémoires; Est-ce important ? Certainement pas. Dans mon enfance, le prix du pain était réglementé : 24 centimes la baguette. Je ne suis pas capable de faire la conversion en francs nouveaux puis en euros. J'ai retrouvé un petit carnet (noir, bien sûr, les petits carnets sont toujours noirs !) où je notais les dépenses du quotidien, lorsque j'étais étudiante, comme si les écrire en permettait la maîtrise. Il y a longtemps que je ne note plus ces infimes traces des jours qui passent. Cela ne sert à rien, à moins de vouloir être son propre archiviste, son propre mémorialiste, son propre chroniqueur. Tâche trop ardue pour moi. 

15/10/2012

Les mains vides

"Avoir les mains vides" est une image obsédante. La vie a coulé entre nos doigts impatients, mais qu'en reste-t-il ? Des souvenirs, à foison. Impalpables, vivants seulement en nous. J'envie ceux qui savent faire oeuvre de leurs mains : construire leur maison, écrire un livre, sculpter le bois (la pierre, le plâtre...), peindre des tableaux, que sais-je encore ? Les mains vides de ceux qui ne peuvent, ne savent ou n'osent rien faire ne retiennent ni les mots, ni les feuilles envolées portées par le vent. Pourtant les mains vides oeuvrent aux soins de la vie, lavent ce qui est sale, réparent les déchirures, nourrissent les affamés. Sont utiles. D'où vient alors cette douleur du manque, et le sentiment amer que tout file entre les doigts, ruissellement permanent où disparaissent nos forces ?

09/10/2012

Boîte à bijoux

Ma boîte à bijoux, petite mallette de carton, ne contient rien de bien précieux, seulement des souvenirs. Broches plus ou moins déglinguées ayant appartenu à mes sœurs, montres définitivement arrêtées, quelques bagues qui ne vont plus à mes doigts marqués par l'arthrose, colliers que je n'ai plus envie de porter. J'ai confectionné au fil des années des petites pochettes de tissu pour abriter ces lambeaux d'histoire. Mais les protéger de quoi ? Je sais bien l'origine de ces pochettes : ma mère portait sur elle, épinglée sous son chemisier, une pochette de soie rose saumon, dans lequel elle abritait argent et papier lorsqu'elle voyageait (c'est-à-dire presque jamais !). J'étais fascinée par cette pochette (je l'ai toujours ) que j'imaginais dotée d'une fonction un peu magique, car exceptionnelle, et sans doute illusoire, fonction de protection contre les pickpockets, engeance des transports en commun, hier comme aujourd'hui. Je vois dans cette pochette de soie rose un besoin désespéré de protection en même temps qu'une foi inébranlable. Tout ce qui peut être tenté doit l'être. Advienne ce qui pourra advenir, au moins on aura essayé. Ma mère ne doutait pas, c'était sa force. 

06/10/2012

Marcher

Tout ce qu'il faut supporter dans la vie : les chagrins, les ruptures, les maladies, les petits chefs, les bavards, les prétentieux, les pannes d'ascenseurs, le froid, le chaud, l'angoisse du lendemain, l'oubli, la solitude, les douleurs, l'ennui, l'injustice, le coût de la vie, les moqueries, les échecs... L'énumération des souffrances et contrariétés pourrait être très longue, et accablante. Mais il y a un mystère : le goût de la vie, malgré toutes les misères que l'on subit. Le goût de la vie et de ce que l'on appelle bonheur, faute de mieux, qui nous font surmonter les chagrins les ruptures, les maladies.... Un élan venu de très loin, gros de promesses rarement tenues, et c'est tant pis, mais jamais complètement disparues non plus, et c'est tant mieux. Entre sommets et précipices, mornes plaines et océans profonds, vaille que vaille, on marche.