18/01/2016
Observation
Passé un long moment ce matin à observer le ballet léger des gourmands sur le rebord de la fenêtre. L'écureuil est passé presque le premier, savourant à petits coups de dents les noisettes posées là pour lui, mais quelquefois les mésanges sont plus rapides. Elles se chamaillent les graines, les boules de graisse; les longues queues sont les plus actives, presque agressives. Les charbonnières tentent une entrée, parfois réussie. Les ravissantes bleues s'en mêlent. De temps en temps un rouge gorge profite des graines tombées, mais les merles sont plus voraces. Pas de sitelles cette année, quelquefois un drôle de petit oiseau qui fait penser à un moineau mais qui n'en est pas un. On resterait des heures à regarder ce petit monde à la fois familier et sauvage, indifférent à celui ou celle qui le regarde derrière la vitre. Spectacle apaisant, très.
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17/01/2016
Retour ?
La tortue se dit que les mots ne pèsent pas lourds en ces temps difficiles. Des mots en bois, comme les chèques ? N'empêche ! Rien d'autre à sa disposition. Faire avec ces bouts de bois, les empiler proprement et même soigneusement. Puis s'asseoir au sommet de la pile, et se dire qu'on a bien travaillé malgré tout. Peut-être pour lutter contre "l'aquoibonisme", mal souterrain, vice caché. Car rien aujourd'hui qui puisse éclairer l'horizon. Mais pourquoi vouloir éclairer l'horizon dont la fonction est de disparaître dans le lointain ? Il vaut mieux éclairer sa table de travail, ses outils personnels, livres, pinceaux, crayons et tous les papiers possibles. Tout peut alors reprendre sens. Car si il n'y a jamais eu d'âge d'or de l'humanité, il y a toujours eu des gens au travail. Faire comme eux, avec obstination, concentration. La seule voie possible.
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11/12/2015
Dessin
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10/12/2015
Cixous et moi
Parcourant la revue de la BNF (n°41) (je ne me lasserai jamais des bibliothèques publiques qui permettent ces rencontres), je découvre que j'ai un point commun avec Hélène Cixous. Certes minuscule. Mais c'est comme un clin d'oeil malicieux de la vie. H. Cixous a appris à lire dans le même manuel de lecture que moi. En soi, ce n'est rien et sans doute pas étonnant, affaire d'âge. Mais c'est comme un pont jeté entre l'intellectuelle renommée et moi, obscure lectrice. De son amour précoce de la lecture, elle a fait oeuvre et fondement de sa vie. Je n'ai pas été aussi précoce qu'elle, mais j'ai passé ma vie au milieu des livres, anonyme, heureuse de savoir et pouvoir lire. Le manuel ne mentait pas : "En riant". Le bonheur de lire ne m'a jamais quitté.
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