02/09/2015
Le soir
Les gestes du soir, quotidiens, apaisants. Anodins. Touches légères de bien-être. Débarrasser la table, nettoyer les couteaux aux manches trop fragiles pour le lave-vaisselle. Ranger quelques restes au réfrigérateur. Renouveler l'eau des fleurs. Essuyer les verres. Faire place nette pour la prochaine journée. Celle qui s'achève a été ni bonne ni mauvaise. Une journée ordinaire, sans faits marquants, qui ne laisse aucun souvenir. Sauf celui, vif, de la conscience subitement éprouvée du temps qui s'égrène, du poids des objets, de leur réalité, de la prégnance des choses, à travers lesquels s'élabore ce sentiment si particulier d'être là, présent au monde, alors que rien ne se passe qui mériterait d'être noté, mémorisé. Façonnée dans le creuset du rien, quelque chose palpite et grandit, pour peu que l'on y prête attention, doux, rassurant. Au chevet du lit, les livres attendent le bon vouloir du lecteur, mais rien ne presse. Pour le moment, se contenter d'écouter, de regarder, et laisser à la porte le fracas du monde, pour retrouver l'ordre profond de la vie, présent, presque à toucher du doigt.
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01/09/2015
Ombres et lumières
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26/08/2015
Réminiscence
Réminiscence : savoir si l'on vit contre, ou avec. Je l'ai lu, mais où ? Les livres s'entassent à mon chevet; je perds le fil, les mots dansent mais quelques uns s'installent. Donc : vivre contre, ou avec ? Question d'importance (fondamentale ?), sans réponse solide. Disons... ça dépend. Contre, c'est la guerre, au dedans comme au dehors. C'est le refus, arc-bouté sur ses positions, ses idées, ses espoirs. Avec, c'est enfin de la souplesse, l'acceptation de l'inéluctable. Les obstacles, la maladie, la méchanceté... Vivre avec, c'est d'abord vivre avec le manque. Au delà du paradoxe, l'esprit tranquille, avancer, même si les pas se font bien petits.
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24/08/2015
Un dimanche
Des silhouettes furtives, cassées par l'âge, passent d'un bâtiment à un autre. Beaucoup de bâtiments, à la destination imprécise. "Mais, voyez - me dit la soeur tourière (si telle est sa fonction, je ne sais pas, elle est à l'accueil) - là, devant vous, voyez, c'est ça, c'est la maison mère. Là, plus loin, voyez, c'est l'école...". Je crains d'avoir déclenché, par ma curiosité, une logorrhée infernale, et c'est un peu le cas, pensez-donc, un auditoire ! Les cloches de la chapelle des soeurs de la Providence sonnent tous les 1/4 d'heures, un son fracassant, pas très harmonieux (mais je ne suis pas une spécialiste des cloches !). La tourière poursuit ses explications. Je comprends peu à peu que la moyenne d'âge élevée, amène la communauté à embaucher des laïcs pour l'internat, la cuisine, les jardins. Dans l'église de grandes peintures pas vilaines du tout retracent la vie de Jésus. Nous sommes en plein dans la fin du 19° siècle, d'un style indéfinissable, néo quelque chose, assez froid. Heureusement, il fait beau, après la pluie du matin. Je calcule vaguement que la surface des toits à entretenir doit représenter une belle charge pour cette communauté un peu hors du temps. Mais la foi peut tout, n'est-ce pas ?
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