06/10/2015
Travaux
L'affaire semblait d'importance : 5 ouvriers, 3 camions, une pelle mécanique... Quelques outils du parfait manoeuvre (pelles, pioches, râteaux, brouettes). Il s'agissait de refaire l'enrobé du trottoir, endommagé sur 2m2 par la réparation d'une canalisation. La pelle mécanique descendue de la remorque a gratté et enlevé les gravas, guère plus d'une brouette. Le reste a été enlevé à la pelle et jeté dans la benne d'un des camions. L'enrobé tout neuf déversé dans la brouette, versé et étalé sur le trottoir. Le chef d'équipe surveillait. La rue était bloquée, mais il faut ce qu'il faut. Je dois reconnaître qu'entre la réparation de la canalisation et la pose de l'enrobé, il ne s'est pas écoulé plus de 4 jours (dont samedi et dimanche !), ce qui est un record. Il fallait bien 5 hommes et 3 camions pour mener à bien ce chantier.
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02/10/2015
Rosalie
Rosalie, mariée à 17 ans, 3 ans plus tard 3 enfants, et ensuite 3 décennies de travail harassant, de soucis, de désastres (maladies, morts, faillite). Mais, disait son fils, elle a toujours gardé le sourire. La vaillance ne l'a jamais quittée, jusqu'à la fièvre espagnole qui l'a clouée dans un lit dont elle ne s'est jamais relevé. Je pense souvent à elle, ma grand-mère inconnue, lointaine et pourtant familière. J'imagine ses allées et venues dans la grande maison ou la veilleuse de la lampe à huile atténue l'obscurité de l'escalier, et les lampes à pétrole dans la salle, dans la cuisine. Ma grand-mère n'a pas connu, je crois, l'électricité chez elle. Les verres de lampe étaient difficiles à nettoyer, sans eau chaude au robinet, les mains grasses de suie ensuite. Encore avait-elle l'eau courante, depuis quelques années. Son doux sourire éclaire les photographies de ce temps, le visage auréolé des frisottis échappés du chignon de rigueur. Pourtant, de cette femme souriante et tranquille, qui partait le soir à la rencontre du voiturier, une lampe tempête dissimulée sous sa mante, pour lui éviter l'amende des gendarmes à l'entrée du village, de cette femme généreuse, donc, sa fille disait "elle ne sait pas soigner". Je mets bout à bout des informations éparses, cela fait un portrait un peu cubiste, un peu faux, et très vrai.
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28/09/2015
Citation
"Désobéissance : condition d'accès à l'autonomie de la pensée. Parfois aussi : conséquence de l'accès à une autonomie de pensée. Celui qui désobéit se met en obligation de pensée."
Gilles Clément, Abécédaire, biennale d'art contemporain de Melle, Deux Sèvres.
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22/09/2015
Le GD
Voilà, j'ai trouvé ! ce truc qui gêne, et même empoisonne la vie : le GD. Le Grand Découragement. Monstre invisible qui grignote de l'intérieur tout ce qui est à sa portée. C'est à dire, TOUT. Cette affaire là vous laisse sur le flanc. Sans grand espoir d'un mieux possible. C'est fichu, foutu, perdu. Ce serait bien de croire. À quoi ? Aux lendemains qui chantent, aux jours meilleurs, aux bienfaits de la lutte, à la victoire finale. Mais le GD veille. Vous ne vous tirerez pas comme ça, avec des ritournelles et des proverbes de bien pensance. Nos vieux yeux en trop vu, de ces laideurs et de ces misères... Mettre ses yeux au repos, s'enfouir dans la laine chaude, et là, dans le noir, mettre à la porte le GD et ses émules. N'ont rien à faire ici. Méthode Coué, peut-être. Mais hors la pensée positive, où trouver de l'aide ? Essayons. Rien à perdre (c'est déjà fait). Beckett disait : "il faut continuer".
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