28/09/2013
Pensées
Les pensées vont et viennent, tantôt portées par une vague d'euphorie, tantôt noyées dans le vent de la défaite. L'esprit, en oscillations permanentes, ne connaît pas le repos. Mais de quoi se plaindre ? L'esprit ne se repose que dans la mort.
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27/09/2013
Ermites
Alors que la rentrée littéraire bat son plein (le plein de quoi, je vous le demande ?), je lis un livre vieux de deux ou trois décennies... Ermites dans la taïga", de N. Peskov (Babel). Dépaysement garanti. L'histoire d'une famille de "vieux croyants" russes, qui ont vécu dans un total isolement, au coeur de la taïga sibérienne, sans le moindre confort, et dans le dénuement. Des conditions extrêmes, loin du "siècle", mauvais par nature. Des vies soutenues, maintenues, par des préceptes remontant à Pierre 1er, une fois confinant au fanatisme ou ceci est défendu, et ceci encore (les allumettes, le verre...) Un monde sans douceur, où l'on prie et lit les écritures saintes 4 à 5 heures par jour, le reste du temps étant consacré aux tâches de survie : le potager, le bois, et aux provisions indispensables pour l'hiver (pommes de terre, base de leur alimentation, noix de cèdre, champignons et baies, navet) le tout séché car ils n'ont pas de sel pour la conservation. Lorsqu'ils sont "découverts" par une équipe de géologues, les 5 ermites sont à bout de forces. Leurs guenilles sont en lambeaux, pieds nus en été et sabots d'écorce de bouleau en hiver, leurs outils dans un état lamentable. Leur isba est minuscule, sale. Mais ils prient devant des icônes noircies par la suie, invisibles, encore et encore. Étrange histoire, presque inimaginable. La plus jeune de la famille finira par se retrouver seule dans la taïga, les géologues partis, mais munie d'une balise satellitaire au cas où. Elle déclenchera un jour la balise, très malade, épuisée. Le plus touchant de cette histoire est la chaîne de solidarité qui s'organise lors des premières années de leur contact avec le "siècle". Les géologues les protègent contre les curiosités malsaines, leur offrent du sel, du miel (dans un seau en bois, pas de verre !) du gruau, du tissu, et merveille des merveille, du fil et des aiguilles à coudre. Mais que faire après leur départ ? Reste pour nous un mystère : comment la foi seule peut-elle conduire à de tels choix extrêmes ?
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26/09/2013
L'amie des bêtes
Elle a quatre ans. Elle regarde les fourmis qui entrent dans le séjour par la porte-fenêtre du balcon. Elle soulève doucement le coin du tapis et chuchote : entrez, cachez vous, ici vous ne craignez rien...
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23/09/2013
Accueil
Premier jour de l'automne, doux et ensoleillé. Petit parcours touristique à travers les villages, dans une campagne marquée par l'histoire d'une ruralité très ancienne. Hangars en planches gauchies par le temps, haies oubliées et jamais taillées, des bêtes paisibles dans les prés. De temps en temps, de grands corps de ferme, en bon état. Les églises romanes sont ouvertes. À l'entrée de l'une d'elles, à droite, un panneau indique que la paroisse St Brice s'étend sur 11 communes, desservies par deux curés et une quinzaine de paroissiens actifs. Leurs photographies sont affichées, avec leurs noms et la désignation de leurs charges paroissiales. Un monde rassurant, bien organisé. Les photographies montrent des gens plutôt d'âge mûr, plus de femmes que d'hommes, bien sûr. À gauche de l'entrée, une table de camping, recouverte d'une ravissante nappe à thé, brodées de bouquets champêtres dans les angles et au centre. Sur la nappe, une bouteille d'eau et quelques gobelets. Geste d'accueil très simple, très étonnant, invitant à un moment de repos, de méditation peut-être après que l'on se soit désaltéré.
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