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11/09/2013

Porte close

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10/09/2013

Les défunts vont bien, eux

Il y a eu un avant, et un après. Avant la mort, après la mort. Avant, une maison douillette, où la défunte vivait une vie discrète, abritée. Après, la charpie. Rien ne pressait, pourtant. Mais si, il y avait urgence. La curiosité, l'envie, l'irrespect n'attendent pas. Quelqu'un, contraint à repartir rapidement, a dit : tout ces placards que je n'ai pas ouvert !... Une main autoritaire a protégé les lettres personnelles, vieilles de 70 ans, les a scellées dans une enveloppe, et a écrit : ne pas ouvrir. Les lettres d'amour conservées avec soin par la défunte ne seront pas lues avant longtemps. Ainsi-soit-il. La maison a été fermée, quelqu'un passera prendre des plantes, dans quelques jours. Il faudra revenir, achever le travail si mal commencé. Tout le monde le sait : nous sommes peu de choses ici bas. Inutile de thésauriser. Rien dans la tombe, un peu chez les héritiers, le reste à la benne. Dans tout ça, peu d'émotions. Une petite fille de 6 ans pleure à chaudes larmes son arrière grand-mère, ayant compris qu'elle ne la reverrait plus. La main autoritaire a rangé dans une boîte quelques papiers, les rares bijoux démodés et sans grande valeur, les lettres mises au secret, les missels, une montre cassée. Maintenant, il ne reste que les regrets : de ce qui a eu lieu, de ce qui n'a pas eu lieu. Seul l'esprit au travail permettra réparation. Il paraît que pour savoir qui l'on est, il faut savoir d'où l'on vient. Les autels des ancêtres ont du sens, leur mémoire honorée, malgré le pillage des placards, l'avidité des mains fouineuses. Peut-être fallait-il voir cette destruction pour comprendre l'essentiel : la vie est ailleurs.

02/09/2013

La tortue rumine

La tortue, perturbée par des événements indépendants de sa volonté et attristants, cahote sur son chemin et rumine. La vie, la mort, la peur, et autres innombrables soucis. Rien à faire, se dit-elle, ce qui est fait, est fait. Ce qui est détruit ne se répare pas. Petite consolation, l'été s'achève doucettement. Fini les affres de la canicule, l'écrasante mollesse d'août.  J'ai cru aux vertus protectrices de ma carapace, se dit-elle encore, mais hélas rien ne protège des ondes de choc que la vie nous inflige à tout instant. Pourtant ma carapace est dure, résistante. Cela ne suffit pas.

01/09/2013

Point de vue

Libérée de l'été, envie de promenades, de beaux paysages, d'harmonie... J'oublie que le jardin a besoin de soin, que la maison est en désordre, que mille et une taches plus ou moins utiles m'attendent. La lumière d'un soleil noyé de brume me fait rêver, le plus banal des paysages semble sorti d'un tableau d'un primitif italien. Vertu d'une courte échappée dans d'autres lieux. Ce qui semblait si important il y a quelques jours devient d'un coup secondaire. Changez de point de vue, et la vie prend une couleur inattendue et bienfaisante.