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13/12/2012

Histoires brèves

L'histoire pourrait commencer ainsi : "Réséda n'aimait pas la pluie". Et s'achèverait sur ces mots : "l'espérance est finie".


Elle contreplie le linge en ralant contre les ganivelles qui encombrent la cour et le garage.

12/12/2012

Siri Hustvedt

L'heure délicieuse, tôt le matin, dans la chambre encore froide de la nuit, encouettée jusqu'au cou, les mains et la tête seules exposées à l'air, et enfin un livre. Ce matin, c'est Siri Hustvedt et son Un été sans les hommes" (Actes Sud) qui m'accompagne, avant d'affronter la journée. Chaque ligne de ce texte me réjouit, qui effleure sans s'attarder les non-dits de l'existence. La narratrice, poète d'age mûr, quittée par son mari pour une créature plus jeune (jusque là, rien que du classique !), passe un été dans sa ville natale. Entre atelier de poésie pour adolescentes et visites à sa mère âgée ou à sa voisine, les souvenirs remontent et envahissent son espace mental. L'extrême jeunesse de ses élèves et l'extrême vieillesse de sa mère et de ses amies dessinent le cadre de ses réflexions et ses retours à son propre passé. Le tout baigné d'un humour très discret. On découvre avec elle ce qu'est la "séniorose" ou "cerveau de vieille dame", et la perversité des relations humaines, jamais simples, jamais directes, ou sous-entendus et silences pullulent. Deviner sous l'apparence des mots la réalité, dure tâche, jamais achevée. Tout le livre s'articule autour des relations hommes/femmes, (avec de savoureuses et ironiques références aux études scientifiques), la mort de l'amour et sa persistance. Ou sa résurrection. La vieillesse est cruelle, mais l'amour ne l'est pas moins, qui ne va jamais sans souffrance.

09/12/2012

Andersen de mon enfance

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De ce recueil des contes d'Andersen, je me souviens de toutes les images. Mais pas vraiment des histoires, au point de penser aujourd'hui que j'ai regardé le livre avant de savoir lire, et que sans doute je n'ai jamais lu ces contes, mais peut-être me les a-t-on lus quand même ? Les images seules ont imprégné mon esprit, et aucune autre édition d'Andersen ne peut me procurer la même émotion.

 

08/12/2012

Privilège

J'ai eu, il y a longtemps, il me semble que cela fait au moins un siècle !, le privilège de tenir dans mes mains des dessins de Poussin, de Watteau ou de Redon. C'était au temps où je faisais des études, qui m'on été fort peu utiles... Mais l'émotion ressentie alors, à manipuler des dessins, est toujours présente en moi. Et pourquoi donc ce matin au réveil, je pense brusquement à ces lavis, à ces sanguines ? Et à ce que j'ai ressenti à ce moment. La conservatrice du cabinet des dessins n'était pas chipoteuse, ni anxieuse, ou en tout cas ne faisait pas ressentir son anxiété, de voir des mains maladroites manipuler les chefs-d'œuvre dont elle avait la garde. Seule consigne : on ne pouvait prendre des notes qu'avec un crayon à papier. Les stylos étaient bannis. Maigre marque de prudence, mais assez efficace, car ce léger interdit nous signifiait qu'en effet, ce que nous avions dans les mains était bien plus que des lavis ou des sanguines. Ces pièces étaient l'histoire de l'art, pas moins. Je n'ai jamais relu mes notes, sans doute insignifiantes, mais est-ce par fidélité à ces moments si intenses ?, je ne les ai jamais jetées.

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