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31/01/2013

Ce qu'on dit...

D'un enfant gros mangeur, on dit qu'il a les jambes creuses. D'un citoyen intéressé, on dit qu'il vote avec ses poches. De celui qui a le nez morveux, on dit "qu'il se mouche". Et tutti quanti. Nous baignons dans les formules, les mots tout prêts. Encadrés dans des modes de pensée. Enfermés, plutôt. Pas d'échappatoires, semble-t-il. Mais faire craquer les armures, pas impossible, certainement pas impossible.

30/01/2013

Que d'eau !

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28/01/2013

Trébuchement

Il dit "chardorennet" et le disant s'arrête, répète, et dit "ce n'est pas ça ?". Sa langue a trébuché sur le chardonneret, rendant incertain le petit oiseau à la face rouge, dont le guide ornithologique assure qu'on ne peut le confondre avec un autre oiseau. Il répète : "chardorennet", se trompant à nouveau. S'énerve un peu : "mais pourquoi je le dis comme ça ?".

27/01/2013

La mère de la tabaquine

La vieille mère de la tabaquine entretenait un feu de pauvresse dans le poêle à trois pieds, qui servait aussi de fourneau pour la soupe. Elle revenait chaque jour de la grange en traînant des branches de bois mort, ramassées dans les bois. Je ne sais plus comment s'appelait cette femme. Je me souviens de son air acariâtre lorsqu'elle recomptait la monnaie du journal. Méfiante, comme si on avait l'habitude de la voler ! La salle du café était froide, voire glaciale. La vieille se tenait serrée contre le poêle, que l'avarice de sa fille lui interdisait d'alimenter généreusement. Le mari de la tabaquine s'appelait Paul, et avait une carriole "à mécanique". Il fallait tourner rapidement la petite manivelle de cette mécanique pour bloquer la carriole à l'arrêt. Le cheval s'appelait Bibi. Il m'arrive de penser à la mère de la tabaquine lorsque j'allume le poêle le matin, assise sur un petit tabouret, attendant que le feu démarre. Des fresques ornaient les murs du café : des biches dans une clairière, des hirondelles dans le ciel. Ce n'était pas beau, à proprement parler, seulement étonnant dans cette salle miteuse. Les nouveaux propriétaires ont repeint les murs en blanc, ce que j'ai regretté. À tort : ce n'était plus un café, et je n'avais aucune raison d'entrer à nouveau dans cette maison.

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