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26/11/2011

Objets

Ils sont silencieux et abandonnés, à tout jamais. L’écho du passé, de plus en plus faible. Résonance, comme un soupir, à peine achevé. Que la mémoire, puissante organisatrice de l’histoire, par ellipses et tours de passe-passe, me renvoie. Tendre l’oreille. Ranger. Mais toujours ce désordre. La survivance, presque inaudible, ne se laisse pas enfermer.

25/11/2011

Fleurs (11)

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24/11/2011

Bûche de carton

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Un objet assez laid, en carton enduit de plâtre peint, en forme de bûche. Vraiment laid, mais conservé par ma mère dans son armoire, donc important pour elle. J'ai appris tardivement qu'il s'agissait d'une boîte à chocolats, au décor naïf, (peut-être fabriquée à la maison ?) qui lui avait été offerte dans sa jeunesse, vraisemblablement à Noël. Elle y tenait, elle ne l'a pas conservé par hasard. Encore que ce ne soit pas impossible. Quels souvenirs se rattachaient à cette boïte ? je crois savoir que c'était un cadeau de sa jeune et unique soeur, pendant la guerre de 14-18. On ne sait pas grand chose de l'histoire de ses parents, mais il arrive que surnagent quelques pépites, malheureusement presque inexploitables des décennies plus tard. Je pense aujourd'hui que j'aurais dû interroger davantage mes parents, mais leur silence était quasi impénétrable. Je n'ai plus que des questions, qui resteront définitivement sans réponses. 

23/11/2011

Le Vin bourru, de Jean-Claude Carrière

Le Vin bourru, un livre de Jean-Claude Carrière (Plon). Pas un livre récent, puisque publié en 2000, mais que je découvre grâce, encore un fois, aux bibliothèques publiques. Entre les nouveautés, les classiques, il y a de la place pour des ouvrages difficiles à classer, mais précieux. Un livre sensible, écrit par un homme de 70 ans, qui revient sur son histoire après avoir visité un éco-musée, où il découvre que son enfance est là, et que les touristes viennent la découvrir, comme une chose morte.

Ces souvenirs, écrits par un homme de plume, me touchent par l'ampleur de la réflexion qu'ils suscitent. Peu, parmi nous, sont insensibles aux traces de notre histoire individuelle. Pour ma part, cette enfance rurale, le basculement de la guerre, la mort d'une civilisation, me parlent, même si je n'ai rien à voir avec le Haut Languedoc. Lorsqu'il  écrit "Né dans une culture, j'ai grandi dans une autre, il y a une quantité étonnante de choses que l'on m'avaient apprises et qui ne m'ont servi à rien", nous comprenons ce que veut dire la fin d'un monde rural, et aussi ce que veut dire l'exil. Il dit aussi : " nous ne sommes là que pour perdre... la ruine est la condition de la renaissance... tout est allé, toujours, de destruction en destruction. Comme les jardins de Babylone, comme le vieux quartier de Belleville, notre village ne vit que dans un coin de notre tête... Il y vit sans doute pour toujours, rien ne l'en délogera, je mourrai avec lui, il mourra avec moi..." Et enfin, " de là, mille questions sur les ruptures, les accélérations, les oublis, les regrets parfois, les passages, les inquiétudes, sur ce qui nous fait et nous défait. Sur ce que nous avons perdu, gagné, sur ce qui nous reste.

Le titre du livre fait penser à un enième roman de terroir. Nous en sommes loin. C'est une réflexion profonde, humaniste, pas du tout passéiste, et finalement plutôt encourageante. Pour finir, une note d'humour :"Je suis sans doute un des rares auteurs, en France, à savoir labourer avec un cheval... à condition de savoir trouver un cheval qui sache le faire".