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18/11/2011

Le Choeur des femmes

Le Choeur des femmes, de Martin Winckler, POL, 2009. Réédité en Folio.

Un gros livre,qui raconte la vie quotidienne d'un service mi-planning familial, mi- gynéco, et aussi IVG, dont on se dit, au bout des 30 premières pages, que l'auteur aurait pu abréger, on a compris... Et bien non, il fallait bien tout ça, ces longs monologues, pour suivre l'évolution du récit, avec juste ce qu'il faut d'inconnu, à peine une intrigue, pour qu'on ait envie d'aller jusqu'au bout. On se dit aussi que bien peu d'écrivains (médecins/écrivains) ont une connaissance aussi profonde et aussi juste des "problèmes" des femmes, c'est-à-dire de leur quotidien. À cela s'ajoute quelques notes et avis très pertinents, un peu leçons de vie en 3 lignes, comme "On se met à voir le monde autrement dès qu'on décide de bannir de son vocabulaire le verbe "vouloir" et le verbe "pouvoir" (p. 368), ou : "J'ai compris combien c'est épuisant de se rappeler de tout. Oublier, c'est bien. Se tromper, c'est bien. Ne pas savoir, c'est bien. On a le droit d'oublier" (p. 520).

À lire en ces temps de désert médical, d'atteintes sans nom à notre chère sécu bien-aimée mais si mal défendue, et aussi aux droits des femmes, tellement malmenées. 

NB : en exergue du livre, ce poème de Betty Boren :

       Qui reçoit l'amour et les soins

       Que les femmes donnent de leurs mains ?

       Qui connaît la douleur, le chagrin

       Que les femmes nourrissent dans leur ventre ?

       Qui écoute les mots et la chair

       Que les femmes portent dans leurs chants ?


17/11/2011

Citation

Pascal Pia, cité par Maurice Nadeau dans Serviteur !, p. 91 : "Nous ne sommes que des sacs, plus ou moins bien cousus, d'os et de viscères, que le temps défait jour après jour".

On a vu plus optimiste...

16/11/2011

Ralenti

La vieille tortue ploie sous le poids de jour à venir. Elle ne peut soulever sa carapace, encore moins avancer. C'est toujours la même histoire. Mes congénères tortues le savent bien. J'enfile mes perles, mes banalités de soupirs, mes avis sans épaisseur, je retricote ce fil dont j'ai toujours peur qu'il se casse, mais, bernique, comme aurait dit Bécassine. Impossible de décoller cette carapace qui emprisonne plus quelle ne protège.

Froid

Quel froid dans les chambres dans mon autrefois personnel. Le givre dessinait de grandes figures sur les vitres des fenêtres. Pas question de mettre du chauffage. Les radiateurs bricolés par mon père étaient réservés aux pièces de vie. Il les fabriquait avec des tubes d'éternit, sur lequel il enroulait des boudins de fils (de cuivre ?), portés au rouge lorsqu'on les branchait. Aucune sécurité, mais personne, par chance, ne s'est jamais brûlé. Quant à la consommation, n'en parlons même pas. Mais mon père avait construit une mini centrale électrique sur le torrent, et ne regardait pas défiler les kilowatts, d'ailleurs nous n'avions pas de compteur. Il arrivait pourtant qu'il faille couper tout ce qui était branché (cuisinière, chauffe-eau, radiateurs, étuves du gazo), car le voltage baissait dangereusement. On voyait la lumière décliner, l'aiguille du voltmètre penchait vers la gauche, et il fallait que quelqu'un descende à "l'usine" à toute vitesse pour faire les gestes techniques indispensables, en premier lieu enlever les feuilles qui obstruaient la grille d'arrivée d'eau, au bout du canal de dérivation. Mon père n'a jamais installé de rateau mécanique. Je devenais introuvable dès que la lumière baissait, tant j'avais peur d'être obligée de traverser le torrent sur la passerelle branlante, surtout à la nuit tombée. Donc, pour reprendre, des chambres glaciales, la toilette ultra rapide, et les vêtements froids à enfiler (impression d'humidité...), surtout le lundi matin, vers les 5 heures, quand il fallait se préparer avant d'aller prendre le car, destination l'internat. On pouvait, à la rigueur, brancher de petits radiateurs paraboliques pendant qu'on se lavait, mais franchement, ils ne chauffaient guère ! Oserais-je dire que je regrette les grandes fleurs de givre sur les vitres ? C'était tellement beau...

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