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28/11/2011

Citation

Jaurès était convaincu qu'il faut "s'aider des livres pour voir l'univers". Cité par Mona Ozouf dans la Cause des livres, p. 469

23/11/2011

Le Vin bourru, de Jean-Claude Carrière

Le Vin bourru, un livre de Jean-Claude Carrière (Plon). Pas un livre récent, puisque publié en 2000, mais que je découvre grâce, encore un fois, aux bibliothèques publiques. Entre les nouveautés, les classiques, il y a de la place pour des ouvrages difficiles à classer, mais précieux. Un livre sensible, écrit par un homme de 70 ans, qui revient sur son histoire après avoir visité un éco-musée, où il découvre que son enfance est là, et que les touristes viennent la découvrir, comme une chose morte.

Ces souvenirs, écrits par un homme de plume, me touchent par l'ampleur de la réflexion qu'ils suscitent. Peu, parmi nous, sont insensibles aux traces de notre histoire individuelle. Pour ma part, cette enfance rurale, le basculement de la guerre, la mort d'une civilisation, me parlent, même si je n'ai rien à voir avec le Haut Languedoc. Lorsqu'il  écrit "Né dans une culture, j'ai grandi dans une autre, il y a une quantité étonnante de choses que l'on m'avaient apprises et qui ne m'ont servi à rien", nous comprenons ce que veut dire la fin d'un monde rural, et aussi ce que veut dire l'exil. Il dit aussi : " nous ne sommes là que pour perdre... la ruine est la condition de la renaissance... tout est allé, toujours, de destruction en destruction. Comme les jardins de Babylone, comme le vieux quartier de Belleville, notre village ne vit que dans un coin de notre tête... Il y vit sans doute pour toujours, rien ne l'en délogera, je mourrai avec lui, il mourra avec moi..." Et enfin, " de là, mille questions sur les ruptures, les accélérations, les oublis, les regrets parfois, les passages, les inquiétudes, sur ce qui nous fait et nous défait. Sur ce que nous avons perdu, gagné, sur ce qui nous reste.

Le titre du livre fait penser à un enième roman de terroir. Nous en sommes loin. C'est une réflexion profonde, humaniste, pas du tout passéiste, et finalement plutôt encourageante. Pour finir, une note d'humour :"Je suis sans doute un des rares auteurs, en France, à savoir labourer avec un cheval... à condition de savoir trouver un cheval qui sache le faire".

18/11/2011

Le Choeur des femmes

Le Choeur des femmes, de Martin Winckler, POL, 2009. Réédité en Folio.

Un gros livre,qui raconte la vie quotidienne d'un service mi-planning familial, mi- gynéco, et aussi IVG, dont on se dit, au bout des 30 premières pages, que l'auteur aurait pu abréger, on a compris... Et bien non, il fallait bien tout ça, ces longs monologues, pour suivre l'évolution du récit, avec juste ce qu'il faut d'inconnu, à peine une intrigue, pour qu'on ait envie d'aller jusqu'au bout. On se dit aussi que bien peu d'écrivains (médecins/écrivains) ont une connaissance aussi profonde et aussi juste des "problèmes" des femmes, c'est-à-dire de leur quotidien. À cela s'ajoute quelques notes et avis très pertinents, un peu leçons de vie en 3 lignes, comme "On se met à voir le monde autrement dès qu'on décide de bannir de son vocabulaire le verbe "vouloir" et le verbe "pouvoir" (p. 368), ou : "J'ai compris combien c'est épuisant de se rappeler de tout. Oublier, c'est bien. Se tromper, c'est bien. Ne pas savoir, c'est bien. On a le droit d'oublier" (p. 520).

À lire en ces temps de désert médical, d'atteintes sans nom à notre chère sécu bien-aimée mais si mal défendue, et aussi aux droits des femmes, tellement malmenées. 

NB : en exergue du livre, ce poème de Betty Boren :

       Qui reçoit l'amour et les soins

       Que les femmes donnent de leurs mains ?

       Qui connaît la douleur, le chagrin

       Que les femmes nourrissent dans leur ventre ?

       Qui écoute les mots et la chair

       Que les femmes portent dans leurs chants ?


17/11/2011

Citation

Pascal Pia, cité par Maurice Nadeau dans Serviteur !, p. 91 : "Nous ne sommes que des sacs, plus ou moins bien cousus, d'os et de viscères, que le temps défait jour après jour".

On a vu plus optimiste...