05/08/2012
Citation
"Quand on est vieux, on a moins envie de claquer des portes, car on sent que la dernière va bientôt claquer sur vous, et qu'elle sera définitive. Chaque heure passée est une de moins dans le cercueil".
André Wilms, Libération, 31/07/12
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17/07/2012
Citation
Le principe de bon voisinage, selon Aby Warburg, historien d'art, signalé par Jacques Roubaud : "le livre dont vous avez vraiment besoin se trouve à côté de celui que vous êtes venu chercher".
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22/06/2012
"Voyage au pays des Ze-ka"
Julius Margolin, Voyage au pays des Ze-ka, le Bruit du temps
Drôle de voyage que raconte l'auteur. Installé en Palestine, avant la seconde guerre mondiale, il séjourne pour raison familiale à Lodz (Pologne), en 1939, où il est arrêté par les soviétiques, pour défaut de passeport (alors que le pays annexé par l'Allemagne n'existe plus en tant que tel...). Il est condamné, après un faux procès, à 5 ans d'emprisonnement dans les camps. Le livre raconte par le menu ces 5 années d'enfer. La lecture en est par moment insoutenable. Grand livre, par l'ampleur du récit, la profondeur de la réflexion. Récit très maîtrisé, qui ne sombre jamais dans le pathos (il y aurait pourtant de quoi !), tenu de bout en bout par une sorte de tension entre l'effarante situation des prisonniers, affamés, gelés, et l'absurdité du système concentrationnaire du régime soviétique. Des hommes souffrants de tous les maux, coupés du monde, contraints à des tâches exténuantes et sans doute inutiles. Ce n'est pas une lecture facile. Il est nécessaire de réviser ses notions de géographie et d'histoire de ces années sombres pour parvenir à comprendre le déroulement des événements qui vont conduire Margolin dans cet enfer absolu. Des populations entières chassées de leurs territoires, livrées au bon (mauvais) vouloir de régimes politiques dont furent victimes, au premier chef, les juifs. Il est impossible de résumer ce livre de 780 pages, qu'on ne lâche pas avant de l'avoir terminé, et qui ensuite chemine dans l'esprit du lecteur. On se demande, quelques décennies plus tard, comment de tels événements ont pu se produire, sans avoir jamais de réponse valable. On peut en saisir le déroulement, pas les raisons, sinon celles de la folie des pouvoirs absolus. Cette lecture ne laisse pas le lecteur tout à fait indemne. C'est un récit majeur sur cette période, et qui va hanter pour longtemps la mémoire.
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31/05/2012
Écrits dans la paume de la main
"Écrits dans la paume de la main" désigne, dans la littérature japonaise, des textes brefs, fragmentaires. Des textes intimistes. L'image en elle-même est belle. Elle nous parle de cet acte d'écrire qui bien sûr, ne se fait pas dans la paume de la main, mais entre soi et soi, en quelque sorte, et surtout pour soi. Notations légères, discrètes, faites de regards attentifs, de mémoires vagabondes, de souvenirs à venir. Lisant ces courts écrits, il faut se laisser prendre par la main et picorer avec l'auteur, dans les modestes mais magnifiques bonheurs de la vie. Ceux de l'auteur, mais aussi par ricochet les nôtres. Dans "Une journée de début d'automne" (Picquier), recueil de quelques textes brefs, qui ne sont pas des nouvelles, Sôseki amène le lecteur à considérer autrement le cours des jours. 4 pages pour raconter la vie et le trépas d'un moineau de Chine, compagnon non désiré de l'écrivain rivé à sa table de travail. Guère plus de pages pour raconter un séjour à l'hôpital, ou les relations douteuses d'un fiancé qui finalement ne mérite pas sa fiancée. Ce ne sont pas des récits d'imagination, mais comme des notes sur des micro-événements de la vie, dont nous devenons complices, plus que spectateurs, pour échapper au "quotidien étouffant".
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