Pleurant

Pleurant. Pleurant. Ô pleurant. Mais qui viendra voiler de pourpres les tombes oubliées ?

Que dire ?

La tortue se tait parce qu'elle ne sait pas que dire de ce monde qui va tellement de traviole. Regarder, écouter, à quoi bon ? Tant de violences et d'injustices. Et les dangers multiples auxquels on voudrait ne pas penser. On vit en faisant comme si. Mais tout en faisant mijoter nos petits plats fins, la rumeur sourde mais constante du monde nous plaque au sol. On en perd le souffle. Pourtant on continue à vivre. Mal, mais on vit.

Printemps ?

Imperceptiblement, tout change. La lumière. Le chant des oiseaux. Les frêles bourgeons des saules. On voit poindre l'énergie des pommiers du japon, les jonquilles en rangs serrés. Les forsythias. Retour de la couleur franche. Certes, il fait froid. Le vent n'incite pas à traîner au jardin. Pour le moment, on est encore dans l'espérance de la douceur à venir. Mais elle viendra, suffit d'attendre.

Entendues, volées, petites phrases...

Le présent a toujours raison parce qu'il n'a pas le temps de vieillir

Les plus belles années sont celles qu'on n'a pas encore vécues