24/12/2013
Écrire
On dit que l'écriture manuscrite va disparaître... Mais alors, comment va-t-on faire pour nos petites écritures secrètes, ces choses qu'on écrit presque à la sauvette ? On dit que de merveilleuses petites machines sont à notre service pour recevoir nos mots, tous nos mots, anodins ou importants. Mais je sais que la technologie ne se préoccupe pas des traces, et qu'un jour ces machines seront muettes. Demain, nos traces (confidences, souvenirs, histoires personnelles) n'existeront plus. Nos archives tiendront dans une petite boîte rangée sur l'étagère, mais muette. Et même si les plus débrouillards sauront les faire parler, à grands renforts d'autres technologies, il n'y aura plus jamais de traces visuelles, celles que laissent les écrits, les papiers. Changement de civilisation. Après quelques siècles de domination de l'écriture et du papier, il faudra apprendre d'autres modes d'inscription de l'histoire. Les dinosaures n'ont pas survécu, et que je sache, ils ne nous manquent pas... Mes petits-enfants écriront (peut-être) sur un clavier tenu dans le creux de la main, rejoignant (peut-être) les "écrits dans la paume de la main" japonais. Bien sûr, il faudra toujours plus d'électricité et de compétences techniques. Nos lointains héritiers n'auront pas accès à nos archives papier, disparues, inexistantes. Mais ils auront nos déchets nucléaires et les fabricants d'électronique auront fait d'immenses profits. Le progrès me laisse dubitative.
07:19 Publié dans Chronique sans faits divers | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
22/12/2013
La nuit
Quand on ne dort pas la nuit, à quoi pense-t-on ? Aux ratages et aux chagrins de sa vie? Aux disparus. Aux événements dont on n'a pas su, ou pas pu, se protéger. On pourrait penser aux moments heureux. Aux êtres aimés. Aux réussites de sa vie. Mais la nuit, au lieu de faire comme D'Artagnan qui, la nuit, dormait, on ne parvient pas à échapper aux tourments et aux peines. La nuit, on ne se souvient que des mauvaises choses. Alors il faut apprivoiser le noir. Se raconter des histoires douces, penser aux possibles encore à venir. Tenter d'éclairer la nuit, repousser le noir. Je me souviens de cet homme qui pour exprimer son angoisse devant les difficultés de sa vie, écrivait à sa soeur : "le noir me prend". Ne pas laisser le noir nous prendre...
08:37 Publié dans Chronique sans faits divers | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
20/12/2013
L'oubli, la mémoire
J'ai oublié : il y avait, visible de mes fenêtres, une grande usine métallurgique. Démolie je ne sais plus quand. Mais je me pose une question : remplacée par quoi, l'usine métallurgique ? Impossible de retrouver l'image des nouvelles constructions ! Ma mémoire choisit, trie, se débarrasse au plus vite de l'inutile. Mais pourquoi donc, à l'heure glaciale du début d'une nouvelle journée pleine de promesses, penser à l'usine métallurgique démolie depuis des décennies , Les méandres de la pensée et les jeux de la mémoire sont très bizarres.
17:17 Publié dans Chronique sans faits divers | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
18/12/2013
Philosophie de rien
Nous sommes plusieurs, en un seul. Impossible à décrire de l'intérieur, encore moins de l'extérieur. Ce que nous donnons à voir n'est pas tout de nous. Figure à facettes, qui ne se laisse jamais découvrir en son entier. Finalement, c'est commode, assez confortable. Nous lâchons quelques étincelles de notre identité, mais ce que nous sommes vraiment reste caché, et nous voilà bien protégés. Pensez ce que vous voulez, vous ne saurez pas qui je suis. Un liberté personnelle, intime. Un peu faux jeton tout de même, non ?
09:18 Publié dans Chronique sans faits divers | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer