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20/11/2013

Les obstacles sur la route

Comment peut-on couler à pic dans la mer de la déréliction alors que, vu de l'extérieur, il ne s'est rien passé. Rien passé du tout. Le petit pois qui gêne le sommeil de la princesse sous ses sept matelas existe, au moins dans notre imaginaire. Mais là ! La cime des arbres n'a pas tremblé, le soleil s'est montré quelques petites heures, non, rien qui explique le phénomène. Faut chercher ailleurs. Du côté des voix impatientes, des mots qui se font cruels sans même que celui qui les prononce s'en rende compte. Mais même ces mots se dérobent. On ne sait plus pourquoi d'un coup tout semble difficile, pourquoi la moindre tâche devient une corvée, pourquoi le contenu de l'assiette devient écoeurant... Quelques mots, mais lesquels ?, et on s'effondre. Le pire, dans ces micro séismes qui ne touchent que soi, est qu'ils sont presque indétectables. Abattement, tristesse, fuite de l'énergie, c'est du ressenti, plus ou moins furtif. Le conflit n'est qu'intérieur, et a sans doute peu de raison d'être. Mais ça mine la vie, au moins pendant un moment. Parce que ça ne dure pas. On peut s'échapper, s'apaiser en marchant dans les rues, en regardant les enfants à la sortie de l'école, en lisant, en écrivant. Apprendre à prendre le temps de s'apaiser, et se faire confiance. Beau programme, plus simple qu'il n'y parait, parce que très gratifiant. Évidemment, cela n'explique ni ne guérit notre faiblesse. Mais reprenant confiance, il se pourrait qu'à la prochaine alerte, on se sente plus fort. Tout est possible.

18/11/2013

Habiter

Il parait que pour être bien dans un lieu, il faut y avoir des souvenirs. Au bout de combien de temps parvient-on à investir suffisamment un lieu pour que les souvenirs s'inscrivent dans le paysage ? Faut-il y vivre des événements particuliers, ou exceptionnels, ou bien la succession des saisons, le cours lent du quotidien suffisent-ils à former cette couche moelleuse où l'on se rassure et se repose ?

16/11/2013

Les seringues et la vie

Il me semble avoir toujours vu dans mon enfance la casserole où mijotaient les seringues, stérilisation de fortune, sur la grande cuisinière qui ne refroidissait jamais. La maladie rodait, attaquait par surprise, s'installait. Ma mère-courage soignait comme elle pouvait, sans doute consciente de son impuissance, et meurtrie de se sentir impuissante, mais ne renonçait jamais, jour et nuit à l'oeuvre. Nous, les plus jeunes, regardions en silence, sans rien comprendre. Au point de ne plus vouloir entendre, réfugiés dans des activités minuscules, secrètes, légères. Ce que nous faisions ne devait pas peser sur les adultes, si préoccupés, si inquiets. L'enfance est terriblement sérieuse.

07:57 Publié dans Avant | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer

15/11/2013

L'histoire sainte expliquée à mon fils...

Dans la rue, près d'une école privée très bon chic bon genre, une mère parle à son fils : "On vénère la sainte vierge, on adore le bon dieu". Le fils pose une question que je ne comprends pas. La mère poursuit : "la sainte vierge est un intermédiaire entre nous et le bon dieu. Elle intercède auprès de lui. C'est pourquoi nous devons la prier". Etc... Me revient en mémoire une voix un peu sèche disant à peu près la même chose lorsqu'un de nous avait déclaré "j'adore les oeufs à la coque", "On n'adore que dieu !". Certaines éducations ne changent pas.