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29/07/2015

Histoire de...

Je les vois arriver vers moi depuis le bout de la rue. Véhémence des gestes et, m'approchant, échos de voix en colère. Deux septuagénaires, vêtus comme des septuagénaires en vacances, c'est-à-dire mal vêtus, un que je connais de vue, l'autre je ne sais pas qui il est. Plus je m'approche et mieux je comprends, un peu sidérée, je dois dire, l'objet de leur énervement. Les mots résonnent : bibliothèque, informatique, tout écrire à la main, vont fermer, quelle merveille que l'informatique, ça tombe en panne, pourtant ils ont deux ordinateurs... Voilà, mes septuagénaires reviennent de la bibliothèque-trou-à-rats et ils ont du attendre que dame Gisou, la chef des bénévoles, bien dévouées mais pas douées, décide de remédier à la panne en faisant inscrire les transactions sur un cahier (déjà il a fallu trouver le cahier !). Je devine comme si j'y étais. Mes deux vieux continuent sur leur lancée : avant, c'était simple, une fiche, un nom, une date ah ! c'était bien ! Ils n'ont pas conscience que la panne fait revenir à l'ancien système et le bizarre est que ce retour forcé ne les réjouit pas. Sans le savoir, ils avaient accepté l'ordinateur et ses facilités. Les contradictions de leurs propos ne les gênent pas. Ils sont tout à leur colère un peu naïve. Finalement, ils aiment cette bibliothèque que je qualifie de trou à rats, c'est la leur, faudrait pas qu'on la ferme parce que l'informatique se détraque. Comment feraient-ils ?

26/07/2015

Entendues, volées, petites phrases...

J'avais besoin d'intervenir dans le chaos du monde

Quand on est riche, on peut tout avoir. Dans le sport, on ne peut pas tout avoir.

24/07/2015

Houblon et barrière

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23/07/2015

Mon autrefois

C'étaient des figures. Ils faisaient partie du village, malgré, ou à cause, de leur pauvreté et de leurs excès. Voici l'image que j'ai d'eux, alors que plus personne ne pense à eux. Leurs silhouettes titubantes les soirs de boissons (allez, disons le mot : de cuites), leurs voix patoisantes et rocailleuses, leurs vies solitaires dans des petites maisons inconfortables, à l'écart du village. Fantié, Ernest et quelques autres, vivotant de petits travaux payés à la journée, n'étaient plus que l'ombre d'eux-mêmes. Des sans familles, tolérés parce qu'on ne pouvait faire autrement, amenés à mourir dans la solitude, sans doute. Mais ils avaient aussi leur petite part lumineuse : Fantié jouait du cor de chasse, les soirs d'hiver, les adultes faisaient alors des réflexions acerbes, mais les enfants écoutaient, hypnotisés par ces sons plaintifs. Ernest, à chaque Toussaint, décorait la tombe de sa mère (un simple rectangle herbu bordé d'une légère grille de fer forgé) de houx et de feuillages soigneusement agencés. Le contraste était saisissant : tout autour des caveaux de pierre et de ciment, ornés de chrysanthèmes prétentieux à grosses têtes mauves, et cette tombe rustique, champêtre, si bien entretenue par un loqueteux qui se souvenait de sa mère, peut-être son seul amour. Ces vieux célibataires avaient plus triste allure que d'autres vieux, surveillés par leurs épouses (Bigre, Léon, Gustavo) ou par des neveux intéressés par leurs petits héritages. Mais qui se souvient d'eux ? Moi même je ne suis pas sûre de me souvenir de tous. De toutes les façons, quelle importance ? N'empêche ! Chacun de nous a des petits lots de souvenirs très personnels, jamais partagés et grâce auxquels nos vies deviennent singulières, ignorées de nos descendants qui, à leur tour, regardent le monde et se l'approprient, imprégnant leurs mémoires de gens, de paysages, d'odeurs, et le raconteront à leur manière, ou pas, 70 ans plus tard...

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