05/06/2015
Destins
Vu deux photographies d'artistes, le même jour. L'un très connu, encensé, muséifié de son vivant, artiste de 95 ans au faîte de la gloire, Soulages. L'autre, Marcel Bascoulard, inconnu de moi jusqu'à ce jour, l'allure d'un clochard, habillé en femme. Un personnage curieux, abîmé par la vie (sa mère a tué son père, ce n'est pas rien tout de même !), connu des habitants de Bourges car on le voyait circuler dans la ville, dessinant avec la plus extrême précision les rues et les monuments. Vendant ses dessins pour survivre (qui a profité de sa pauvreté, de son dénuement ?). Et un jour assassiné, lui aussi, dans un terrain vague. Les cahiers dessinés viennent de lui consacrer une monographie, et quelques pièces sont exposées à la Halle St Pierre à Paris. Deux vies d'artistes, deux destins.
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01/06/2015
Les sauts de la mémoire
Rangeant la vaisselle du soir, m'est revenu, comme un flash, le nom et le visage d'une jeune fille connue autrefois, et qui était une ménagère modèle. Devenue orpheline de mère très jeune, elle était la bonne à tout faire de son père, homme irascible et rude. Dans l'arrière cuisine (la dépense) étaient posées sur les étagères un très grand nombre de marmites et de casseroles d'aluminium, étincelantes dans la pénombre. Magui récurait, astiquait, sa vie tout entière était consacrée à cet ordre parfait (et à la satisfaction de son père...), brillant, sans poussières et saletés. Je sais que Magui vit toujours, je sais que sa maison est toujours très bien tenue (elle tient très bien son ménage, selon l'expression d'alors). Je laisse couler l'eau chaude sur la casserole que je viens de nettoyer... Mais pourquoi le souvenir de Magui vient-il me visiter ? Magui figure lointaine de mon enfance, ne sait pas que ce soir je pense à elle. Comme l'écrit Marc Augé :"plus nous prenons de l'âge, plus s'accumulent en nous des temps divers, différents passés, des souvenirs variés : nous pouvons jouer avec nos souvenirs tout en nous sentant dans la réalité du moment présent".
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31/05/2015
Ombres (27)
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29/05/2015
À méditer...
Lu dans "12 petits mois" de Marie Rouanet (Desclée de Brouwer) :
"se désencombrer, c'est aussi alléger les autres de notre poids. Du poids de notre amour, du poids de nos dons, de nos inquiétudes et aussi de nos jugements. Jusqu'à aujourd'hui je n'avais jamais songé qu'à m'alléger moi-même du superflu mais jamais à soulager les autres de moi. Je le sais, il y a une odieuse manière de peser, d'essayer d'infléchir les décisions et la plus malhonnête peut-être est de peser de toute sa vertu". (p.'()
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