02/05/2015
La nuit, la lecture
Il ne se passe rien. Le silence est à peine troublé par quelques cris plaintifs de bagarres animales. L'insomnie s'installe, les idées noires envahissent la conscience. On sait que l'on ne se rendormira pas. Alors, prendre un livre pour effacer les frontières de la nuit et réparer, un peu, ce que l'insomnie déglingait. . Le lecteur nocturne s'apaise, blotti dans une bulle protectrice. Lire la nuit est un bienfait.
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30/04/2015
Les objets
J'accumule : livres, papiers, dessins, photographies et bien pire (pelotes de laine désassorties, broderies commencées il y a des lustres, vêtements démodés...). Parce qu'il est difficile de jeter, parce que chaque objet est une trace de ce qui fut un moment de notre histoire, parce que... on ne sait jamais ! Un jour, c'est certain, je viendrai à bout de ce fatras, un jour je me libérerai de ce qui pourrait devenir un fardeau et non plus un plaisir. Je ne sais pas quand, mais ce n'est pas important. Pour le moment, les doigts engourdis par ce printemps subitement glacial, je contemple une petite photographie et cette contemplation m'emmène très loin, vers un lieu aimé et perdu, sans regrets. Accumuler ces riens de la vie est peut-être le privilège de l'âge. Au nom de quoi se refuser ce bien-être des souvenirs un peu éteints, mais si nécessaires ? Rien ne presse, après tout. Je me contente de suivre les conseils du lettré chinois Li Yu qui préconisait de changer régulièrement la place des objets et oeuvres d'art d'une maison, afin de les mettre dans une autre lumière et modifier le regard. Sage précepte, très apaisant, même si l'on ne possède pas d'oeuvres d'art de valeur. Je me souviens avoir contemplé avec bonheur un simple verre à moutarde, mais d'une jolie forme, posé sur la tablette nue de ma minuscule cellule d'interne. Ce verre posé là était pour moi une véritable installation artistique, bousculée régulièrement par la personne chargée des grands nettoyages. Mon approche de la "beauté" a été très modeste, mais comme ce souvenir est vif !
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28/04/2015
Regrets éternels (?)
Je regrette d'avoir mal travaillé à l'école/je regrette de ne plus entendre les cloches de mon clocher rythmant le temps/je regrette d'être inapte à maintenir l'ordre autour de moi/je regrette de savoir si peu de choses sur le monde/je regrette d'être timide, pas audacieuse/je regrette d'avoir une fois mal voté/je regrette de ne pas avoir la main verte. Mais les regrets ne changent rien, mes inaptitudes sont là et gênent ma marche et je dois faire avec ce que je suis : pas meilleure que d'autres mais pas pire sans doute. Les regrets comme les plaques mortuaires sur les tombes '"regretté des siens" ne servent à rien. Il faudrait y penser plus souvent, et vivre le présent comme il vient.
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27/04/2015
Écrire
Mes écrits sont sans prétentions, notes du jour et considérations plus ou moins bien fondées sur le temps qui passe, mais ils ne tombent pas tout à fait dans le silence du vaste monde, et il m'arrive de recevoir quelques volées de bois vert. Écrire ne donne pas le droit à l'erreur. Il faut trouver les mots justes pour exprimer un ressenti, une pensée à peine née, un espoir, une jouissance. Quelquefois les mots ne sont pas justes. Le texte se met à boiter, à dériver et même agace. Tant pis. Je préfère dire mal que ne pas dire, mais je sais que je ne devrais pas. Je devrais être plus consciencieuse.
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