24/10/2014
La vie comme elle va
On ne reste pas petit très longtemps. Je les vois grandir, les enfants, si vite. Pas "trop vite", non. Mais à leur vitesse, qui n'est plus la mienne depuis longtemps. Bientôt, ils s'échapperont, n'auront plus besoin que d'eux-mêmes. Disparaîtront derrière un rideau de perles, qui fera encore un peu de bruit en le traversant, les vieilles gens qui ont peuplé leur petite enfance. Les vieilles gens et leur amour intact.
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22/10/2014
Citation
"La vérité narrative n'est pas tout à fait la vérité historique. L'historien part à la recherche d'archives qui tiennent ensemble grâce à une théorie qui leur donne cohérence. Alors que le récit qui vous vous faîtes de votre existence n'est composé que d'éléments relationnels ou vous revoyez le film de vos rencontres amicales, de vos rituels familiaux ou des conflits avec votre entourage. Le socle de votre autobiographie est rempli par ce que vous avez extrait de votre contexte : votre monde intime est peuplé par les autres."
Boris Cyrulnik, Autobiographie d'un épouvantail (O.Jacob), p. 197
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20/10/2014
Zouc
Il suffit d'attendre, et un jour le livre recherché vient à vous. Je savais que M. Desbiolles avait écrit "une femme drôle", la femme drôle étant Zouc. Ce nom ne dit rien aux moins de quarante ans. Mais Zouc fait partie de mon petit panthéon personnel, figure lointaine qui m'a beaucoup touchée autrefois. Maintenant, frappée par une saleté de maladie nosocomiale, Zouc se tait. Mais qu'elle demeure vivante dans la mémoire de quelques uns d'entre nous est comme un bonheur. Zouc est une personne, incomparable, qui dit des choses essentielles sur la condition humaine. J'ai lu le texte bref de Desbiolles, et tout un flot de souvenirs est remonté. Je n'ai rien oublié de Zouc. Desbiolles fait un récit où s'emmêle sa propre histoire familiale à sa fréquentation (sa découverte) de Zouc. Mais surtout elle me rend sa silhouette, son visage, ses yeux, et son accent, surtout son accent, celui des montagnes suisses. Quelle femme !
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18/10/2014
Savoir, pouvoir
Il y a ceux qui savent, et ceux qui ne savent pas. Je fais partie de la seconde catégorie. Quels que soient mes efforts pour apprendre, je ne sais pas. Je ne sais rien. Je traverse la vie (ou la vie me traverse ?) sans acquérir les miettes de savoir qui me permettraient de changer de catégorie. De passer du côté des puissants, des décideurs, des forts en maths et en affaires. La chose étant claire, installée dans le renoncement à la puissance, j'ai le temps pour moi. Le temps de contempler l'insecte bizarre qui danse devant la fenêtre, dans un mouvement vertical surprenant. Le temps de lire. De noter, annoter, réfléchir... Activités improductives, mais apaisantes. Tout de même, j'aimerais savoir : quel est cet insecte qui brille dans le premier soleil du matin ? C'est dommage de ne pas savoir les choses élémentaires de la vie. La faune, la flore, la botanique. Les sciences dites naturelles. Ma conscience d'être au monde serait modifiée si j'en possédais quelques clés. Mais rien, je crois, qui me ferait passer du côté des puissants. Rien pour briller.
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