Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

13/08/2011

Ambitions

Vers l'âge de 11 ans, j'ai eu deux grandes ambitions : 1) savoir tricoter comme ma soeur aînée, selon la méthode "suisse" (le fil sur l'index de la main gauche) et 2) savoir siffler avec mes doigts. Je ne suis pas devenue tricoteuse experte de la méthode suisse (ni d'aucune d'ailleurs), mais je me souviens parfaitement du jour où j'ai enfin pu siffler dans mes doigts. Au milieu d'un pont au dessus d'un torrent, le coup de sifflet est parti, puissant. Magnifique. J'ai connu à cet instant un rare sentiment de triomphe. ça ne sert pas à grand chose de savoir siffler dans ses doigts, sauf quand on est une petite fille de onze ans, sans qualités exceptionnelles. Hélas, j'ai perdu ce petit et parfait savoir. Mais je sais encore tricoter maladroitement selon la méthode suisse, et je pense immanquablement à ma soeur, morte depuis longtemps, lorsque j'emmêle les fils de laine... 

18:38 Publié dans Avant | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer

Entendu

Entendu sur un marché : "vous vous rendez compte ! 101 ans... Et pas d'héritiers directs. Et pas de testament. On le cherche, on le cherche... L'état va tout prendre, il y a trop d'héritiers éloignés. Il aurait dû donner de son vivant !". On cherche le testament, mais pas besoin de chercher le chagrin, il n'y en a pas. La mort d'un centenaire n'est plus une surprise.

11/08/2011

C'était une taillanderie...

P1060395.JPG

Un lointain cousin a travaillé dans ce lieu, au début du XX° siècle. Il y fabriquait des outils, le martinet était actionné par l'eau du torrent voisin, grâce un petit canal de dérivation. De cette forge autour de laquelle la famille aimait se réunir, il ne reste que cette ruine, les héritiers n'ayant pas vu d'intérêt à conserver un atelier devenu inutile.   

08:06 Publié dans Avant | Lien permanent | Commentaires (0) |  Imprimer

Le voyage à Blue Gap, de Patrice Robin, chez POL

Un petit livre (par le nombre de pages), qui se lit vite, mais qui laisse une impression durable. Parallèle entre la mémoire des Navajos, transmise par le gendre du narrateur, et la mémoire perdue de la mère du narrateur. Celui-ci tente de sauver quelques miettes de la vie de sa mère, à travers des objets qui n'ont d'ailleurs plus aucune utilité dans sa vie d'homme moderne. La montre gousset retarde de 10 minutes chaque jour, il faut la remonter avec une clé minuscule, et le portefeuille est trop grand pour ses poches... Sa mère va finir ses jours dans une maison spécialisée pour vieillards séniles, alors que le gendre continue à chanter des chants de guérison et de protection, quelque part en Arizona. Une culture vivante, une culture morte, mais laquelle est laquelle ? (Pendant que j'écris ces lignes, un écureuil batifole dans la prairie devant la fenêtre, à côté d'une pie indifférente...).