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24/09/2011

La magie

J'ai connu la magie dans mon enfance. Pas seulement celle des prestidigitateurs, qui faisaient apparaître et disparaître foulards, œufs ou autres objets. Non, la vraie magie dont je parle était autrement fascinante, car tellement mystérieuse. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, pour tenter de retrouver l'espoir, beaucoup cherchaient à connaître l'avenir. J'ai donc connu les tables parlantes. Dans la pénombre d'une pièce, plusieurs personnes étaient rassemblées, les mains écartées posées sur un guéridon. Après un long temps silencieux, empli de concentration, un des participants à ce jeu très spécial posait une question aux esprits, et on voyait le guéridon se soulever et taper d'un pied sur le parquet. Je ne me souviens plus qu'elles étaient les questions. Mais je crois entendre encore le son sec et dur, le tap tap du guéridon sur le bois ciré. Là est la vraie magie : le souvenir de cette atmosphère feutrée , de ce recueillement silencieux, excepté le tap tap censé donner la réponse à la question. Pour être tout à fait honnête, il faut ajouter au tableau le rire incrédule de ma mère, qui pourtant ne venait qu'après la séance. Car l'inquiétude que trahissaient les questions était, elle, bien réelle, et donc respectable. Quand aux réponses supposées, "si ça leur fait du bien", disait ma mère.     

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23/09/2011

Ce que nous aimons

Ce que nous aimons : le peu de temps que nous pouvons consacrer à ce que nous aimons vraiment. Pour autant, y passer plus de temps nous satisferait-il vraiment . Comme si l'impossibilité de faire ceci ou cela en maintenait le désir. Nous restons toujours en deça de ce que nous voudrions être ou faire, mais nous savons qu'il y a des possibles encore à venir.

 

22/09/2011

Conscience

Il arrive que le temps s'immobilise. Impression fugace de vivre un moment comme suspendu par une force invisible. Rien ne bouge tout autour, c'est une forme de conscience au monde nouvelle, fugitive mais cependant assez puissante pour être sciemment perçue. 

21/09/2011

Grands-parents

Question : Vous n'avez pas connu vos grands-parents. Est-ce qu'autant ils ne comptent pas pour vous ?

Réponse : Ce sont des figures lointaines, car morts bien avant ma naissance. Des gens dont j'ai peu entendu parler, à peine si je sais que quelques objets (dont j'ai finalement hérité) proviennent de chez eux. De mes grands-parents maternels, une table, un sucrier en pâte de verre. Du côté paternel, guère mieux. Les verres à absinthe, une lampe à huile, une chaise paillée, un registre commercial cartonné noir. Rosalie, côté paternel, était une commerçante dévouée et souriante. Lucie, côté maternel, fine cuisinière. Pas de quoi écrire une histoire, pas de quoi réécrire l'histoire. Mais j'ai de la naissance de Rosalie cette trace écrite de la main de mon arrière grand-père dans son registre à tout faire : Rosalie, 27 mars 1870. Paraphrasant Aragon, je peux dire : entre la Commune de Paris et moi, deux générations. Télescopage du temps avec le temps.

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