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08/02/2013

Que d'eau !

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07/02/2013

Deuil

Le noir allait avec le deuil. L'odeur fétide de la teinture, la lessiveuse sur la cuisinière, et des vêtements lamentables ensuite, mais noirs, ou à peu près noirs. Vêtements sacrifiés. Les deuils des très proches, que du noir, rien que du noir. Le deuil doit se voir. Le mauve vient plus tard, un an après : le demi-deuil. Pour les moins proches, le gris peut convenir. Les hommes étaient épargnés : un large ruban noir au revers de la veste indiquait leur nouvelle situation d'endeuillé. Le ruban se détachait de lui-même assez vite. Et pas de ruban mauve pour eux. Bizarre convention : les hommes exemptés du deuil ostentatoire. Mais pas du chagrin, sans doute.

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06/02/2013

Médailles

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Les médailles, celles des pèlerinages, des communions solennelles, des baptêmes, les médailles militaires, et celles des familles nombreuses, des exploits sportifs... Nos tiroirs sont jonchés de ces traces infimes du passé, incompréhensibles pour les plus jeunes. Elles étaient, autrefois, et encore aujourd'hui chez certains, la marque d'une appartenance. On allait en pèlerinage en groupe, cantiques dans le car à l'appui. Les baptisés portaient autour du cou le symbole du sacrement. Quant aux médailles militaires... Celles de mon père sont définitivement rangées, enfermées, dans leurs petits coffrets satinés, et ont perdu toute signification. Les petites médailles pieuses, en métal argenté émaillé de bleu ou en aluminium font partie d'un monde éteint. Ma collection est désuète, et ne peut la comprendre que celui qui, dans son enfance, est allé prier devant des statues miraculeuses, qui pourtant ne produisaient plus aucun miracle, même modeste (Mon Dieu, faites que la prof de math soit malade demain !). On achetait ces minuscules médailles à la boutique du lieu saint, en comparant avec soin leurs qualités. Le profil (supposé) de la Vierge Marie, la Vierge noire engoncée dans son vêtement brodé, quelques millimètres carrés d'art pauvre avant la lettre, livrés dans un sachet de papier cristal des plus ordinaires. Tous les enfants aiment les médailles, ça ne les rend pas pieux pour autant, et c'est tant mieux.

05/02/2013

Petite philosophie de rien...

Pas de sagesse dans ma sacoche. Ni rien d'autre. Des décennies d'expérience, mais rien. Rien appris. Rien su. Rien retenu. Le vide de ma sacoche me dit que le bonheur n'est pas dans le savoir. Il me suffit de voir. De respirer. De sentir. De tenir le crayon, le stylo, l'ébauchoir, ou la main d'un enfant. Je n'ai rien appris mais je sais tout. L'essentiel est dans le bruissement presque inaudible du lever du jour. Les oiseaux ont cessé leurs premiers chants de l'aube. Respirer lentement. Penser aux heures qui viennent, à celles de la journée d'hier, encore présentes mais déjà sur le point de s'effacer, celles dont Tchékhov (ou Tolstoï ? un russe en tout cas) disait que, pour devenir écrivain, il suffisait de les raconter...