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27/08/2014

Archéologie, 1914-1918 (3)

Le petit carnet de guerre n'est pas noir, comme je le croyais. Il est couvert d'une très fine peau d'un brun tirant sur le rouge. Il a gardé sur lui, ou dans son sac, ce carnet qui lui servait d'aide mémoire. Trois semaines pour aller de Saint-Petersbourg à Lyon. Des semaines de bateau, dans l'inaction. Il dit qu'il fait des "fotos", au large de Constantinople ou de Toulon, qu'il a le mal de mer quand la mer est mauvaise, qu'il s'ennuie, qu'il n'a pas de nouvelles de la guerre. Il en aura bien assez tôt.

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17/08/2014

Archéologie, 1914-1918 (2)

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Savent-ils ? Non, sans doute. Comme tous ces hommes envoyés à la guerre, ils sont persuadés qu'elle sera courte. Pour mon père, la vie aisée, le commerce avec la bourgeoisie russe, les promenades dans la campagne, c'est fini. Il lui faut quitter Saint-Petersbourg, entreprendre un long voyage pour gagner Lyon, sans repasser chez lui pour embrasser sa mère et ses soeurs. Il a déjà dans son portefeuille le petit carnet noir où il consignera les faits les plus marquants, les cantonnements, les rares permissions des 5 prochaines années. L'oncle, la tante et le neveu regardent le photographe, pas encore vraiment inquiets. Ils ne savent pas les pluies d'obus, les tranchées, les morts en décomposition, les rats, la boue, la peur. Mais le neveu, mon père, emporte dans ses bagages son matériel photographique, indispensable...

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06/08/2014

Archéologie, 1914-1918 (1)

 

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C'était il y a un siècle. Ces trois là ne savent pas encore qu'il y aura sous peu la guerre. Ils sont en Russie, les deux hommes, oncle et neveu, font commerce de matériel photographique, ils gagnent bien leur vie. L'oncle, la tante et le neveu, mon père. Expatriés paisibles, l'oncle et la tante n'ont pas d'enfant et entourent leur neveu de leur affection. Ils ne savent pas que leur vie va voler en éclat, et que le neveu va passer presque 6 ans sous l'uniforme, et en revenir épuisé et malade. Il y a un avant et un après 1914.

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08/07/2014

Souvenir

Parce que je titille du bout de l'ongle une petite croûte qui s'est formée sur une microscopique piqûre d'insecte, me revient le souvenir de la petite baignoire en zinc, posée sur le ciment de la cabine de douche, baignoire dans laquelle mon corps d'enfant barbotait, corps d'enfant à ce moment là couvert de croûtes. Varicelle, furonculose ? Je ne sais pas. Mais ma soeur, la première morte, accroupie sur le sol, me soignait tendrement, attentive à soulager mes démangeaisons. Dans la buée de la cabine de douche, quelle douceur malgré la maladie. Douceur perdue.

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