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17/04/2013

Archéologie (9)

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Ces trois dignes dames font partie de mon histoire. À gauche, ma grand-tante par alliance, Louise (c'est peut-être son mari, photographe, qui prend la photo), au milieu, ma tante  Marthe, avant son mariage en 1910. À droite, mon arrière grand-mère, morte en 1923. Sur toutes les photographies, mon arrière grand-mère est figée, sans un sourire, très droite. C'était une femme austère, déjà veuve depuis dix ans au moment de cette promenade. Elle dominait la famille, entourée des soins et prévenances de ses quatre enfants. Au moment de l'épidémie de grippe espagnole, tous ont craint pour elle, mais c'est sa belle-fille, ma grand-mère, qui en est morte, en 1918. Ma tante Marthe, soeur de mon père, a été éloignée de sa famille d'origine par sa propre fille. Elles sont parties vivre dans le midi, et personne n'a su comment et où elles étaient mortes. Marthe était une femme douce, dévouée à son mari et à sa fille. Ces trois femmes sont ensemble pour cette promenade, mais elles ne sont pas particulièrement liées. Mon arrière grand-mère n'aimait pas beaucoup sa belle-fille Louise, qui faisait bien sentir à sa parenté campagnarde qu'elle n'était pas du même monde. Elles sont ensemble, néanmoins, peut-être à l'occasion d'un jour de fête, la photo n'en dit rien. La photo a plus de 100 ans, je dois être une des rares descendantes à reconnaître ces 3 femmes...

 

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15/04/2013

Vacances romaines...

Les vacances de printemps, autrefois, étaient liées étroitement à la fête de Pâques. C'étaient donc les vacances de Pâques, presque toujours glaciales, où il fallait affronter les giboulées (pluie, vent, neige, grêle). On profitait des brêves accalmies pour des promenades dans les terrains détrempés, et pour des cueillettes de perce-neige tardifs, des coucous, des primevères et quelquefois déjà des violettes. Nos doigts gardaient l'odeur froide de ces fleurs tant attendues après l'hiver. Les cueillettes, rassemblées dans des assiettes creuses, bouquets sans apprêts, posées sur la table, faisaient entrer dans la maison l'éclat glacé de ces vacances de Pâques, qui n'existent plus, sauf dans le souvenir des plus vieux. Il ne reste aux enfants d'aujourd'hui que le lundi de Pâques pour associer chasse aux oeufs et giboulées à la fête de Pâques.

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30/03/2013

Colère ancienne

Un jour, j'ai provoqué la colère de ma mère. C'était il y a une éternité. Elle avait demandé à une lointaine alliée de la famille de me confectionner une robe. Je trouvais le tissu choisi par elle (ma mère) affreux, et je n'avais absolument pas confiance dans les talents de cette couturière à la manque. Adolescente fatiguée et toujours un peu honteuse d'être si mal fagotée (sauf quand ma soeur aux doigts d'or intervenait, mais cela devenait rare, elle avait trop de travail), quelque chose en moi a explosé. Non, pas de robe, en tout cas pas cette robe ! Je ne sais pas quelle était la base de l'accord entre cette dame, au demeurant très gentille, et ma mère. Mais ma mère, sans doute très vexée par mon refus, est passée devant moi en sifflant entre ses dents "chameau !". Elle qui ne se mettait jamais en colère, qui ne prononçait jamais un mot déplacé, inconvenant ou grossier, n'avait pu retenir son mouvement d'humeur contre moi, adolescente récalcitrante. Mais pourquoi ce matin au réveil sa voix et ce mot ont envahi mon esprit ? Plusieurs décennies me séparent de ce mot rageur, mais le souvenir en est toujours aussi vif. L'esprit est un vagabond du temps.

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21/03/2013

Archéologie (8)

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Ils regardent leur père qui prend la photo. Ils passent tout leur temps libre sur le chantier, actifs à leur façon. Transportant un outil pour l'un ou l'autre, transmettant les consignes de leur père aux mêmes. Mesurant les progrès de la construction, si lents !, jouant à cache-cache dans les parties terminées. Ils savent déjà, ou sauront bientôt, les proportions idéales du ciment, du sable et de l'eau. Courant au milieu des pierres, pour quelques mots à dire à leur mère, ou apportant les casse-croûte, le vin, le café. Quatre enfants nés et grandis dans un chantier interminable. Mes frères et soeurs, nés et grandis à une époque où je n'étais pas, ce dont j'ai toujours eu regret.


 

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