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28/03/2012

Ma plume menue...

Ma plume menue n'aborde pas les falaises de l'actualité. Elle se tient prudemment à l'écart, tentée certains jours de se lancer dans des commentaires plus ou moins judicieux. Mais en bonne vieille tortue, je sais fort bien que nous sommes déjà encombrés de propos censés remettre le monde à l'endroit (tâche parfaitement impossible). Mes commentaires personnels n'apporteraient pas un supplément de sens à tout ça. J'écoute, oh oui !, j'écoute le bruit du monde, l'actualité désolante, les fourbes élans patriotiques de la classe politique, mais je ne pense pas que mon grain de sel améliorerait la soupe quotidienne. Je ne me sens pas d'autorité en la matière, pas plus que dans d'autres d'ailleurs. Ma plume menue s'attarde sur des faits anodins, se concentre sur la qualité du jour qui vient, sans s'éloigner du bruit du monde, dont je me console dans la contemplation de la formidable floraison du forsythia, des violettes éperdues de modestie et de douceur... Mais je ne suis pas sourde. Mutique, mais pas sourde.

26/03/2012

Lumière

Hésiter entre un mot et un autre. Se dire que de toute façon la journée a mal commencé. Que toute attente est vaine. Que la maladresse est reine. Que l'impuissance fait déborder les fleuves et les rivières. Et que nos yeux eux-mêmes ne savent plus regarder le soleil levant, pourtant étincelant. Il est temps, grand temps, de cesser de rêvasser à  des jours meilleurs, qui ne viendront pas, jamais. Le temps de maintenant est la bouée salvatrice : réapprendre à nos yeux à regarder le soleil levant. Assécher les inondations d'une injonction bien carrée. Traverser pieds nus la prairie qui demain sera en fleurs. Se dire enfin que la journée ne commence ni bien ni mal, elle commence, c'est tout, et que sans doute elle ne tiendra aucune de ses promesses, pas plus que celle d'hier, ou, pire, parce que nos espoirs en elle sont encore plus grand, celle de demain. Portés par le flux invariable du temps, on croit qu'on avance... alors que nos pieds ne font que creuser le sol dur tant nous le piétinons avec passion. Mais d'avancée, point. Et cependant, toujours le soleil, ou le gris du ciel, cependant toujours la lumière, souveraine.

25/03/2012

Vieux auteurs

Je les croyais oubliés, définitivement, ces auteurs d'autrefois. Mais des gens, à l'abri dans leurs bureaux bourrés de livres, en peine de nouveautés vraiment nouvelles, se sont souvenus de l'adage selon lequel ce sont dans les vieux pots que l'on fait les meilleures soupes, et hop !... Les voilà, les vieux auteurs : Pierre Benoit tient compagnie à Léon Bloy, avec Anatole France en témoin de résurrection. Je me dis qu'il y a de l'espoir pour tous les statufiés remisés au grenier des Vieux Succès. J'imagine même le pire : à quand le renouveau de Gilbert Cesbron, de Pierre Lermitte, de Thyde Monnier, ou même... de Daniel-Rops ? Le recyclage infini de la littérature lancé comme des bouées dans le flôt des parutions hebdomadaires. Derrière ces noms flotte encore une aura de célébrité, autant d'économisé sur la publicité. Enfin, je m'énerve pour rien. Je me souviens des bibliothèques publiques de ma jeunesse ou Pierre Benoit et ses héroïnes en A s'étalaient sur un bon mètre de rayonnage, déjà bien installées (les héroïnes) dans la poussière. Et de beaucoup d'autres hommes de lettres, ou de femmes, moins nombreuses toutefois. Il n'y a pas si longtemps que les femmes ont coincé le bout de leur soulier fin dans la porte entrebaillée de l'Académie Française. Et pour tenir rang dans ces vieilleries dépoussiérées, il faut au moins être de l'Académie Française. Les femmes ont un train de retard. Mais Pierre Benoit a eu l'insigne honneur d'être le n° 1 de la collection du livre de poche. Ça vous classe un auteur, non ? Je suppose qu'il en reste quelque chose dans la mémoire collective. C'est quelqu'un qui nous est familier, il fait partie des meubles, sans que l'on sache exactement qui il est, mais peu importe. Je vais guetter les prochains exhumés, l'édition est comme la marée, il y a des mouvements qui reviennent inlassablement.

24/03/2012

Le printemps

La lumière, les couleurs, les odeurs, les chants d'oiseaux, et ce froid de l'air qui n'en finit pas, charmeur, trompeur, incomparable, insurpassable, le printemps. Fleurissent les jonquilles, les violettes, les pervenches, les forsythias, les pâquerettes n'en finissent pas de pâquereter, les lilas débourrent. Les saules sont déjà verts. Les arbres à fleurs attendent encore un peu, sauf les prunus, et les pommiers du japon, dans leur brume rose et rouge. Tout le monde voit cela. Comment dire tout le printemps sans être ridicule ?