03/05/2012
La vérité...
Une phrase de Tabucchi me trotte dans la tête : "tu sais ce qui arriva à la vérité ? Elle mourut sans trouver de mari". (Tristano meurt, Galliamrd, p.19). Les grandes idées, les idéaux par essence parfaits ne résistent pas à la trivialité de la vie, aux compromis nécessaires, aux bagarres, celles que l'on mène intérieurement et les autres. La vérité est belle, mais il faut bien vivre, au prix que ça coûte, la vie. Les auréoles de la perfection n'y résistent pas.
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02/05/2012
Bla-bla
Que d'experts ! Il y en a des gens qui savent, tout, mieux que les autres ! L'impatience me vient à les écouter, à les lire. Aujourd'hui est comme ci, demain sera comme ça. Les analyses et les prévisions valsent dans l'atmosphère et les millions gagnés, perdus, comment savoir qui les perd et qui les gagne, valsent aussi. Quoiqu'on sache très bien qui les gagne, les millions. Que les autres n'ont pas perdu, au sens propre, puisqu'ils ne les ont jamais possédés. Chaque jour son lot d'experts, interchangeables, omniprésents. Omnipotents ? C'est à voir. Je n'ai pas la mémoire des faits, dommage, car les analyses et prévisions ne sont que des resucées de choses mille fois proférées, et le seront encore longtemps tant le besoin d'être rassuré est grand. Il y a toujours des oreilles pour recevoir les pseudo-analyses qui ajoutent encore à la confusion, notre bain de tous les jours. Les bavards bavardent, dans la lucarne ou sur les ondes. Les oreilles m'en font mal, de fatigue et d'exaspération. Couper le courant malfaisant, pas d'autres solutions, et vaquer à ses occupations fondamentales, faire le bien si on peut, regarder les premiers vols d'hirondelles, lire des livres, comme ce Tabucchi que j'ai près de moi, dont chaque mot est comme un coup de poing. Les vrais mots, les mots nécessaires, ne pas les confondre avec le bla-bla sonore qui est comme le verglas sur lequel on glisse sans rien pour nous retenir. Rien de mieux que la lecture pour nous dire le sens de la vie, et éclairer le fonctionnement du monde.
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30/04/2012
Menaces
Les menaces viennent de partout. Du dehors comme du dedans. Avec elles, la peur, forcément. Tout cela imprécis, diffus, cependant toujours à l'affût. Savoir nommer les menaces, et les peurs, pour dégonfler les baudruches.
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28/04/2012
Vieux enfants
Ce que l'on ne leur a pas permis d'être. Dans l'espace étroit de l'enfance où tout mouvement d'ampleur était banni. Pour leur bien, pensaient-ils. Une marche en avant sur une ligne au tracé droit, sans virage ni accident. Les enfants ne parlent pas à table, mais pas non plus ailleurs. Les enfants d'autrefois ne pouvaient exprimer autrefois autre chose que ce que les adultes attendaient. Ils ont donc appris le secret et le contournement. Pas la dissimulation, qui aurait été fourberie. Dans le silence des enfants, il y avait des pensées secrètes, des aspirations non avouées, et l'attente. Les enfants d'autrefois ont grandi, mais ils se taisent toujours, et ne laissent jamais libre cours à la fantaisie ou la légèreté. Ils ne sont, et ne seront jamais, ni fantaisistes ni légers.
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