02/09/2011
Kenneth White
De proche en proche, comme en suivant les cailloux d'un petit Poucet des temps modernes, je tombe sur une interview de Kenneth White. Il dit : "Nous avons une production culturelle sans culture..." Et en réponse au journaliste qui lui demande s'il n'a pas l'espoir d'un monde meilleur, il répond : "Je n'ai pas d'espoir, je travaille, j'agis". Pas une once d'hésitation. La voix ferme de ce vieux jeune homme ne doute pas un instant que les livres ne puissent changer le monde. Ses livres comme des leviers puissants, contre une production culturelle sans culture...
À lire de Kenneth White : La carte de Guido, un pèlerinage européen. Albin Michel, 2011.
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01/09/2011
La vie comme elle va
Une vie est faite de beaucoup de fils : la chaîne, la trame, les broderies. Au final un tissu dont on ne perçoit pas au premier coup d'oeil le mode de fabrication. Il faut un temps d'analyse et une connaissance des techniques, pour comprendre et décrypter le sens apparent et le sens caché de nos faits et gestes, de nos conduites plus ou moins harmonieuses, plus ou moins bien adaptées aux circonstances de la vie. Mais parvenir enfin à cette compréhension, même si c'est de manière trop fugace, c'est comme si le ciel s'éclairait d'un seul coup après l'orage.
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31/08/2011
Balivernes, attrape-mouches et autres tromperies
Chaque début de journée comme une promesse. L'attente. L'espoir naïf qu'aujourd'hui sera moins pire que la veille. Mais ce qu'on entend ou lit dès le matin relève toujours du même boniment. Déformation constante des informations, par omissions essentiellement. Et seules les personnes averties, disposant d'un peu de temps pour la recherche, peuvent étoffer leurs réflexions personnelles, et se faire une idée un peu plus juste de l'actualité nationale et internationale. Mais nous ne disposons pas tous du temps nécessaire pour cet exercice pourtant si salubre. Alors ? On gobe les mouches ?
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30/08/2011
Le goût de la lecture (1)
J'aime quelquefois que les livres me parviennent sans que je les ai vraiment cherchés. Un auteur dont je ne connaissais même pas le nom, par la grâce d'un entrefilet dans la presse. Un titre qui m'accroche au passage, ou offert par une main généreuse. Le hasard, qui, dit-on, n'existe pas, est la voie majeure des découvertes. J'aime aussi relire les livres de l'enfance, de l'adolescence, lecture un peu régressive, mais réparatrice. Des titres bien oubliés : les Joyeux Moffat, la Maison jaune, le Parapluie de Mademoiselle Hortense, le Petit Lord Fauntleroy. Sans compter naturellement les 4 filles du Dr March, décevant tout de même. J'aimais lire les gros livres un peu ennuyeux. Le journal de Cosima Wagner, brodant des chaussons pour l'anniversaire de son génie de mari (mais je fais erreur, ça, c'était beaucoup plus tard !). Il y a eu le bonheur absolu éprouvé à 13 ans, à la lecture des 3 Mousquetaires, prêté par un vieux voisin d'une maison de vacances (mes premières vacances !) au bord de l'océan. Ce voisin m'avait ouvert sa petite bibliothèque avec beaucoup de générosité, et je crois avoir lu avec frénésie, pendant 3 semaines, cette manne inespérée. Je rends grâce, aujourd'hui, à ce vieil homme dont je ne sais plus le nom, qui a été un des bienfaiteurs de mon adolescence. Les volumes étaient recouverts d'une sorte de peau un peu veloutée, très douce sous la main, de la suédine ?. Au retour, j'ai cherché un matériau analogue, pour en recouvrir... mon livre de latin ! (mais c'était à cause de Virgile, je crois). J'aimais aussi les recueils d'extraits des grands auteurs, très répandus autrefois dans le milieu scolaire. Ça ne me gênait pas de ne connaître un auteur que par des bribes. Une lecture "zapping", déjà. Ces lectures d'extraits et celles proposées par les "Reader digest" me convenaient très bien, mais peut-être était-ce par défaut ? Je veux dire que je manquais de livres, tout simplement. Il y a eu aussi, à l'adolescence, les "Lisez-moi" série bleue pour tous, et série rouge pour adultes. Je n'ai jamais bien compris la différence. La série rouge que je préférais, naturellement, parce que presque interdite, devait contenir des histoires plus corsés, mais sans plus. Pas de quoi fouetter un chat, je peux en témoigner. Ces lectures, c'étaient celles de la maison, éloignée de toute bibliothèque. Un univers de jeune lectrice, déjà bien compartimenté par la géographie, la maison, l'internat, où le tri entre bons et mauvais livres n'existait pas, la question d'ailleurs ne se posait pas.
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