22/10/2011
Lectures anciennes
Les auteurs de ma jeunesse ont conservé leur auréole, celle forgée par le souvenir. Je les sais écrivains médiocres, idéologiquement très discutables, et de toutes façons tombés dans l'oubli (heureusement !) après avoir connu une certaine célébrité. Pour ne pas susciter l'ironie, je ne les cite jamais. Ce ne sont pas des références dont je m'honore. Mais, indiscutablement, ils font partie de mon bagage secret. Je suppose que c'est vrai pour chacun d'entre nous. Nous restons muets sur ces compagnonnages culturellement douteux, qui ont pourtant fécondé notre imaginaire et ont participé à notre exploration intime du réel. Les noms changent avec les générations, seulement les noms. De ces lectures que je trouverai sans doute insipides aujourd'hui, je garde le souvenir de grandes émotions. À peu près rien des contenus. Seulement les émotions.
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20/10/2011
20 octobre 2011
Premier blanc gel de la saison. La lumière au matin est irréelle, c'est un paysage nouveau, inattendu. Reprendre les gestes de l'hiver, allumer le poêle, entendre crépiter le fagot de bois sec. Puis faire chauffer l'eau pour le thé, le café. Faire griller le pain. Le soleil va percer dans un moment, à travers la brume au-dessus de la rivière. Harmonie du monde, un bref instant.
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15/10/2011
Poursuivre...
Il y a des ratés presque quotidiens. Des erreurs apparemments irréparables. Des omissions. Des bégaiements. Beaucoup de termes possibles pour désigner ce qui accroche dans nos vies. On voudrait que tout coule, de la source à la rivière, de la rivière à la mer. Mais non. Ratés. Erreurs. Omissions. Bégaiements. Tous les jours, ou peu s'en faut. Sauf que : un éclair de lumière, brusquement. Une pépite de réussite. Une rencontre parfaite. Un regard. Des paroles. Une odeur délicieuse de cuisine à l'heure du repas... L'air doux de l'automne est là. Après les excès de l'été, retour à la vie de travail. On remet l'ouvrage sur le métier, et on reprend. Ratés. Erreurs. Réussites. Lumières.
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11/10/2011
Aimer lire...
Aimer lire même les annonces nécrologiques dans la presse. Parce que chacune raconte une famille, les liens entre les générations. Les prénoms, toujours plus insolites à mesure qu'on avance dans le temps. Les professions. Ne pas oublier : les décorations... Et "munis des sacrements de l'Église" devient de plus en plus rare. "Mort à son domicile" aussi. Mais on remercie souvent les équipes soignantes etc... On meurt à l'hôpital, pas difficile de deviner la cause de la mort. Et puis aussi, la multiplicité des annonces pour le même défunt. Chaque institution, service, association y va de sa larme factice. Je suppose que dans ces cas les envois de fleurs pour la cérémonie d'enterrement sont innombrables. Mais comme disait mon frère, un brin sarcastique quoique sincère "ça fait marcher le commerce". Et aussi, une petite fille de 4 ou 5 ans "après la mort, il y a les fleurs".
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