23/09/2011
Ce que nous aimons
Ce que nous aimons : le peu de temps que nous pouvons consacrer à ce que nous aimons vraiment. Pour autant, y passer plus de temps nous satisferait-il vraiment . Comme si l'impossibilité de faire ceci ou cela en maintenait le désir. Nous restons toujours en deça de ce que nous voudrions être ou faire, mais nous savons qu'il y a des possibles encore à venir.
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20/09/2011
Écrire
Me mettant à écrire, je ne sais pas ce que je vais écrire. Un mot, une réminiscence, une lumière, presque rien pour commencer. La première phrase toujours effacée, réécrite. Je suis comme le marcheur néophyte sur un chemin de montagne : je peine à n'en plus pouvoir. Mais comme lui, contrôlant lui son pas, moi mon souffle, j'avance en ahanant, pour finalement m'effondrer un peu plus loin. Je ne tiens pas la distance. Recommencer ne me déplaît pas. Le clavier cliquette à peine, la marche se fait douce, j'avance, un brin essoufflée tout de même.
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15/09/2011
J'habite une île
J'habite une île. À titre précaire. Le bail peut être dénoncé à tout instant. Je veux dire que même si je suis l'occupante légale de mon minuscule potager, je ne m'en sens pas propriétaire. Parce que je connais de près la fragilité de la vie, je préfère penser que chaque jour passé sur ce bout de terre est un cadeau inestimable, mais qu'il peut m'être enlevé sans crier gare. Un potager se mérite, il ne faut pas le quitter, ni des yeux ni des mains. J'y apprends le temps. J'y apprends quelque chose qui touche à l'essentiel de la vie. J'ai, grâce à ce jardin, des joies modestes (quand ça veut bien pousser) et des frustrations bien vexantes. Car je n'ai pas la main verte. Dans cet espace clos mais ouvert sur la magie de la nature, je fournis un travail auquel les résultats ne rendent pas justice. Oui, mais ! La feuille de roquette dans la batavia, les tomates mûres à point, les cosmos anarchiques, les soucis oranges... Mon jardin n'est pas à proprement parler un jardin nourricier, trop petit, trop mal conduit. Mes mains inexpérimentées apprennent la patience et mon regard l'observation. Je partage ma maigre production avec les mulots, les oiseaux et d'autres bestioles plus ou moins sympathiques. Je n'ai pas la main verte, mais je jardine sérieusement (trop ?). Je lis des livres, bien sûr, je prends des notes, je suis une élève appliquée. Pour l'essentiel, ce jardinet de "curé athée" m'amène à penser autrement la nourriture, par l'appréciation du goût incomparable des légumes et fruits frais. C'est peu, je sais. Mais d'où vient que je me suis prise au jeu, que me courber sur cette terre caillouteuse me donne le sentiment d'habiter sur une île, d'y être chez moi, et oserais-je dire, protégée. De quoi ? Je ne sais pas. Mais un jardin est un abri, en même temps qu'il nous remet en pleine vie. Au coeur de la vie. Le jardin apaise l'humeur, donne le goût de vie autrement, et mieux.
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12/09/2011
Le matin
Une petite heure (à peine) le matin, chaque matin, pour renouer les fils distendus par la nuit. Reprendre pied dans le cours de sa vie. Ramener à la conscience ce qui en fait la trame essentielle. Réviser, en somme, son backgraoud, son petit fonds de commerce personnel.
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